LE PROGRAMME APOLLO, RÉALITÉ ou FICTION... (suite)




ARGUMENTS DES COMPLOTISTES CHERCHEURS INDÉPENDANTS ET LEURS CONTRE ANALYSES



L'ABSCENCE D'ÉTOILES DANS LES PHOTOGRAPHIES DE LA SURFACE LUNAIRE

C’est l’argument numéro un exploité par Bill Kaysing. Il insiste sur le fait qu'il n'y a aucune étoile visible sur aucune photo ou aucun film pris sur la Lune alors que selon lui on devrait en trouver plein.

Juste au cas où, vous ne seriez pas familier avec cet argument (ce qui m’étonnerait grandement), il va de pair avec une des trois affirmations suivantes (bien que parfois, il les rassemble toutes à la fois).

- La première affirmation est que les astronautes ont dit n'avoir jamais vu d'étoiles. C’est un non-sens évident, c’est habituellement un rabâchage d'un vieux débat sur l'attitude prétendument réticente et embarrassée des astronautes d'Apollo 11 lors de leur conférence de presse d'après-vol.

Laissons de côté le fait qu’Armstrong, Collins et Aldrin ont l’air réticents et mal à l'aise lors de cette conférence (comme si ils avaient quelque chose à cacher). Le fait est qu'il est tout autant facile de trouver des photos ou des passages de cette même conférence d’eux souriant et plaisantant comme aussi facile de trouver celles où ils sont sérieux. Ce ne sont pas des rockstars ou des acteurs de cinéma, ils ne sont pas exubérants, se sont des militaires de carrière (pour 2 d'entre eux) et des ingénieurs, en gros ils ont de la retenue. Une grande partie du «débat» est en réalité centré sur une réponse à une question bien précise (en réalité une double question) posée par Sir Patrick Moore, un astronome britannique qui en outre aida dans le choix du site d'atterrissage d'Apollo 11.

(N.D.R) Pour des raisons de facilité de lecture et de compréhension, je décompose la double question et y insère les réponses.

Sir Moore : ” I have two brief questions that I would like to ask, if I may...” "J'ai deux brèves questions à vous poser, si vous le permettez..."

La premiere question concernait la surface lunaire sans mentionner les étoiles : "When we were carrying out that incredible moonwalk did you find that the surface was equally firm anywhere or wheter harder on softer spots that you could detect and..."
- "Lorsque vous avez effectué cette incroyable marche lunaire, avez-vous trouvé que la surface était aussi ferme partout ou y avait-il des points plus durs et plus mous que vous pouviez détecter et..."

- C'est Aldrin qui se chargea de répondre à cette première question concernant la nature du terrain lunaire sans aucunement mentionner les étoiles. Car sur la surface lunaire, c'était son rôle d'étudier et de tester la dite surface.

et la seconde question, le sujet était l'observation des étoiles :

Sir Moore leur demanda donc : "... When you looked up at the sky, could you actually see the stars in the solar corona in spite of the glare?
"... Lorsque vous regardiez le ciel, pouviez-vous réellement voir les étoiles dans la couronne solaire malgré l'éblouissement?"


- Armstrong répondit à propos des étoiles : " We were never able to see stars from the lunar surface or on the DAYLIGHT side of the Moon by eye without looking through the optics...."
"Nous n'avons jamais pu voir à l'œil nu les étoiles de la surface lunaire ou de la face DIURNE de la Lune sans regarder à travers des optiques..."

(N.D.R) Lorsque Armstrong parle d'optiques, il fait référence au télescope optique d'alignement (L'AOT) du LM qui était utilisé par Aldrin pour prendre des mesures de visée stellaire dans le but de calibrer le système de guidage inertiel du LM à sa véritable orientation dans l'espace.

Armstrong rajouta également :

"... I don't recall during the period of time that we were photographing the solar corona what stars we could see."
"... Je ne me souviens pas pendant la période où nous avons photographié la couronne solaire quelles étoiles nous pouvions voir (donc pendant l'expérience SCE lors du trajet translunaire à 19 000 km de la Lune)."
(N.D.R) Armstrong dit bien qu'il ne se souvient pas des étoiles (de leur nom) qu'il a pu observer et ne dis en aucune façon qu'il n'en n'a pas vu !

Collins rajouta : “ I don't remember seeing any.”
"Je ne me souviens pas d'en avoir vu."

(N.D.R) Comme vous pouvez le voir, le commentaire de Collins suit directement Armstrong parlant d'eux photographiant la couronne solaire, ce qu'ils ont fait quand tous les trois étaient en approche de la Lune, pas quand Armstrong et Aldrin étaient à la surface. Donc, bien que Mike Collins ait un grand sens de l'humour, il ne plaisante pas ici et fait juste un commentaire factuel sur le fait de ne pas se souvenir d'avoir vu des étoiles dans la couronne.

Pour rappel, Collins et ses équipiers ont dirigé l'expérience SCE depuis le CM dans l'espace cislunaire à environ 19000 km de la Lune, lorsque celle-ci a éclipsé le Soleil pendant leur trajet vers la Lune. Il s’agissait essentiellement de prendre des photos de la couronne solaire avec un Hasselblad équipé d'un objectif Zeiss Planar 80mm.

Alors Armstrong ne se souvient pas quelle étoile il a pu voir et Collins répond simplement qu'il ne souviens pas en avoir vu... Les étoiles n'étaient pas visibles pour Collins lorsqu'il regarda la couronne solaire. Et bien, cela n'a aucune incidence sur le fait qu'elles puissent être vues à d'autres moments. De plus, était-il occupé à la vérification des sytèmes du CSM au point de ne pas prendre le temps pour regarder plus longuement par l'hublot??


L'expérience SCE consistait à bloquer le Soleil et à regarder la couronne, ce qui a été fait de nombreuses fois depuis la Terre (en particulier pendant les éclipses qui offraient la première chance de voir la couronne), mais à l'époque, le faire depuis l'espace était une nouveauté. En tant qu'astronome, je soupçonne Sir Patrick de s'être demandé si les étoiles qui seraient normalement invisibles en raison de leur proximité avec le Soleil seraient visibles, notamment à travers la couronne. En raison de la courbure de l'espace et du temps par le puits de gravité du Soleil, les étoiles proches du disque solaire seraient en fait derrière lui et leur lumière serait courbée, comme l'avait prédit Einstein.



PAF PATATRAS… Un complot est né.

C’est bien là une incompréhension de la part des "chercheurs" indépendants, car en réalité les astronautes font de nombreuses références répétées aux étoiles dans chacune des missions. Ils n'ont pas le choix, car ils les utilisent pour leur navigation afin de réaligner leur plate forme inertielle, les observations d'étoiles sont utilisées pour mettre à jour la position et les informations d'attitude de leur sous système inertiel (Inertial Subsystem, ISS). En plus de cela, ils décrivent beaucoup la vue stellaire. Quiconque revendique donc que les astronautes ne pouvaient pas voir les étoiles ailleurs que dans la couronne solaire est soit très mal informé ou soit un menteur.

Voici des exemples de transcription pour Apollo 11 (CDR : Armstrong, CMP : Collins, LMP : Aldrin) :

00 00 46 45 CDR : I can see some stars (au passage dans l'ombre de la Terre).
00 02 48 07 CMP : I see a bright star out there, must be Venus. Forgot to memorize John Mayer's views out the window well enough to say that's Venus or not, but it's sure bright.
00 07 43 28 CMP : Okay, Charlie. If the attitude you gave me on star number 45. The reticle is off, I'd say, a good 30 degrees in roll, and the star is not in sight. Over.
00 52 58 48 CMP : Okay. I am going to go ahead and thrust then. Triangle difference is 0.01, but it's sort of difficult at three-tenths rate. I'm required to use medium speed unresolved, and it's difficult to hold the star centered long enough to get a decent mark on it.
02 00 49 44 CMP : My guess would be the telescope's probably pretty useless, but you can differentiate in the sextant between water droplets and stars by the difference in their motions.
02 23 59 20 CDR : Houston, it's been a real change for us. Now we are able to see stars again and recognize constellations for the first time on the trip. It's - the sky is full of stars. Just like the nightside of Earth. But all the way here, we have only been able to see stars occasionally and perhaps through the monocular, but not recognize any star patterns.
135 07 36 CMP : Yes. I got a star in the - in the sextant.
122:41:58 LMP : Houston, Tranquility. I used Capella in the last sighting, and it's a good ways near the edge. A good ways away from the center of detent 4. I'm wondering if it would pay any to use Alpheratz, star number 1. It might be a little closer. However, it would delay things a little, since I'd have to designate the radar out of the way. Over.



Même le CMP Michael Collins (Apollo 11), déclare dans son livre "Carrying The Fire" paru en 1974 en page 402-403 :

Outside my window I can see stars and that is all. Where I know the moon to be, there is simply a black void ; the moon's presence is defined solely by the absence of stars.
- En dehors de mon hublot, je peux voir des étoiles et c'est tout. Là où je sais que la Lune se trouve, il y a simplement un vide noir ; la présence de la Lune est définie uniquement par l'absence d'étoiles.

To compare the sensation with something terrestrial, perhaps being alone the skiff in the middle of the Pacific ocean n a pitch-black night would most nearly approximate my situation. In a skiff, one would see bright stars above and black sea below; I see the same stars, minus the twinkling, of course, and absolutely nothing below.
- Pour comparer cette sensation avec quelque chose de terrestre, peut-être que rester seul sur un skiff au milieu de l'océan Pacifique dans une nuit noire, me rapprocherait presque de ma situation. Dans un skiff, on pouvait voir des étoiles brillantes au-dessus et une mer noire en dessous ; Je vois les mêmes étoiles, moins le scintillement, bien sûr, et absolument rien en dessous.

C'est une idée fausse communément répandue prétendant que les astronautes d'Apollo n'ont vu aucune étoile.

Bien que les étoiles n'apparaissent pas sur les images des missions Apollo, c'est parce que les expositions de l'appareil photographique Hasselblad sont définies de manière à permettre de bonnes images de la surface lunaire éclairée par le Soleil, qui comprend des astronautes vêtus d'une combinaison spatiale blanche assez brillante et d'un vaisseau spatial brillant (revêtement du LM). Les astronautes d’Apollo (exemple : Gene Cernan Apollo 17), à la surface lunaire, ont indiqué qu’ils pouvaient voir les étoiles les plus brillantes s’ils se trouvaient pendant un certain temps à l’ombre du LM. Ils ont également vu des étoiles en orbite autour de la Lune (lors du passage dans l'ombre de la Lune).

Plusieurs pilotes du module de commande ont mentionné avoir vu des étoiles pendant leur orbite autour de la Lune.
Cependant, lors des premiers vols, ils passaient la majeure partie de leur temps en orbite à se concentrer sur l'équipement technique et plusieurs expériences scientifiques différentes qu'ils avaient été chargé de réaliser pendant le vol et leur passage dans la nuit noire. parfois, tout ce qu’ils avaient le temps de faire, c’était un aperçu rapide des hublots du CM. Bien sûr, cela a changé à mesure que les vols ultérieurs devenaient plus longs, avec le LM et les astronautes qui restés sur la surface lunaire pendant plusieurs jours, ce qui donnait aux CMP assez de temps en orbite autour de du côté le plus éloigné de la Lune.

Al Worden d'Apollo 15 a déclaré que le ciel était "inondé d'étoiles" dans la vue de l'autre côté de la Lune qui n'était pas à la lumière du jour.

Ken Mattingly, sur Apollo 16, a passé du temps en orbite autour de la face lunaire pendant le miroitement terrestre, qui est plusieurs fois plus brillant que le clair de lune que nous expérimentons ici sur Terre. Il a dit que c'était fantastique… et comparé cela à survoler un paysage enneigé éclairé par une douce lueur bleu-blanc.

"Le détail était incroyable. Le rayon de terre était si brillant que je pouvais voir chaque cratère, rainure et crevasse. J'avais l'impression de voler au-dessus de l'Antarctique… en survolant des champs et des vallées enneigés."


- L'argument suivant est que la NASA savait qu’au final des personnes « plus futées » que la moyenne scruteraient attentivement les photographies, et qu’elle savait que recréer le ciel lunaire serait impossible, elle a donc décidé tout simplement de ne pas se déranger, c’est pourquoi vous ne voyez aucune étoile dans les photographies. Pourquoi se donner la peine juste pour se faire prendre par une personne lambda avec une loupe?
C'est stupide. La différence entre la vue du ciel lunaire ou terrestre est insignifiante en termes de positions astronomiques. Il n'y n'a aucune différence notable entre les deux, et la NASA aurait su exactement où les étoiles devraient se trouver.

- Enfin le dernier et le plus absurde des arguments : les ingénieurs de la NASA sont tellement stupides qu'ils ont simplement oublié de placer des étoiles.


Mmmmh… Vraiment ??

Le fait est que, outre que les astronautes effectuaient leur EVA pendant la matinée lunaire (donc en journée à la lumière et non pas dans la nuit lunaire au noir), comme toutes les personnes qui ont déjà tenté de photographier des étoiles vous le diront : il est extrêmement difficile de prendre des photos astronomiques. Même dans des conditions parfaites, avec une obscurité absolue vous avez encore besoin de longues expositions et être totalement immobile pour prendre des photographies d’étoiles. Avec les moyens de l'époque (c'est d'ailleurs toujours valable aujourd'hui) le temps de pose pour avoir des scènes de jour, figer les mouvements des astronautes est de l'ordre de l'instantané: du millième au 30ème de seconde (dans notre cas, vitesse d'obturation de 1/250 s). Dès qu'on passe au delà du 8ème de seconde, l'appareil photo enregistre les mouvements intempestifs du photographe (respiration entre autre). Avec un appareil Hasselblad ouvert à 5,6 minimum, il faut poser au moins 2 à 10 secondes pour capturer les étoiles les plus brillantes.

Donc, sur la Lune, les photos devraient monter l'un ou l'autre:
- soit des images d'arrière plan nettes et correctement exposé mais avec un ciel noir immaculé
- soit montrer les constellations que l'on connait, mais avec le sol lunaire brûlé par la sur exposition...

Pour résumer, la raison fondamentale de l'absence d'étoiles dans les photographies d'Apollo que ce soit à la surface lunaire ou en orbite est parce que les caméras Hasselblad ont été préparées pour exposer correctement les objets les plus proches de leur objectif, à savoir la surface lunaire ainsi que l’environnement immédiat (montagnes, collines, LM, LRV…) que ces expositions préréglées sont bien trop courtes pour enregistrer la faible luminosité des étoiles sur le film argentique et que les photographies furent prises au jour.


Bon à savoir : La période de jour sur la Lune dure la moitié du temps de rotation de celle-ci, c’est-à-dire que l'on peut voir le Soleil pendant 14 jours (de son levé à son coucher) donc le Soleil pour atteindre son zénith mettra environ 6 jours... y restera quelques heures puis amorcera son coucher!

... Et accessoirement nous serons dans la nuit durant les 14 autres jours.

C'est pourquoi ont faisaient atterrir les astronautes d'Apollo au petit matin lunaire proche du terminateur pour qu'ils aient, en autre, des ombres plus grandes qui dessinaient mieux le relief permettant de mieux se repérer lors de l'atterrissage et des températures plus clémentes!




LA LETTRE "C" SUR UN ROCHER


Dernièrement, un énième chercheur indépendant à repris à son compte un argument vieux comme Hérode déjà employé maintes et maintes fois. La toute première fois que fut utilisé cet argument, c'était dans le livre "NASA Mooned America" écrit par Ralph René, sorti en 1992 où l'on trouve la dite photo en page 19. Avec à la page 20, le texte suivant :

"The large rock in the left foreground is clearly marked with a big capital "C".The bottom right corner has a crease similar to that caused by wetting a folded newspaper. This makes it a showbiz "flap" rock, which the people who work in Hollywood studios throw at visitors. They used to be made from wet newspaper and paste and showed similar flaps. Stage rocks are usually placed by stage hands over similarly lettered markers positioned by the set designer. Did NASA really carry fake boulders and stage hands onto the Moon? "

Mr René explique dans une vidéo Youtube (extrait ci-dessous) lors d'un interview téléphonique avec un autre chercheur indépendant (Jarra White), que l'image reproduite dans son livre était celle se trouvant dans un ouvrage intitulé "The Illustrated Encyclopedia of Space Technology" de 1970 ou 75. En réalité le livre en question fut édité en 1981 (soit presque 10 ans après le vol, la photo se trouvant à la page 164). Ralph René avanca même que lorsqu'il souleva cette question, la NASA s'empressa de retoucher les photos et de changer leur numérotation.


Notre chercheur indépendant (de vérité), lui affirme (sur une vidéo d'où est tirée la capture d'écran), je le cite : ""Vous notez que les mecs, ils photographient à peu près n’importe quoi, là c’est une trace de semelle donc : ils arrivent, "CLIC", ils photographient, ils ne voient pas qu’il y a la lettre "C" devant eux"

Ah bon, première nouvelle : il est vrai que la photo présentée par ce "chercheur" ne représente qu’un simple cailloux "annoté"... Est ce là une méthode couramment utilisée dans le monde du cinéma pour marquer l'emplacement d'un accessoire particulier, l'accessoire lui même, un plan, comme l'affirme Ralph René dans son livre (ou dans cette vidéo à 35:00) ??
Bref... "Ce n'est pas beau de mentir, ou de détourner d'une certaine manière la réalité des faits à votre convenance !"
Car, la photo présentée telle que (photo 1/capture d'écran ci-dessous), est en réalité (un mot qui à l’air de lui échapper) un simple gros plan des suivantes (2 et 3).


Notre chercheur présentant la photo telle que avec l'explication suivante :

"La lettre C sur un caillou, ben voyons, ca veut dire quoi ? Non j’ose pas le dire...
Je m’adresse aux américains probablement"

Vous notez que les mecs, ils photographient à peu près n’importe quoi, là c’est une trace de semelle donc : ils arrivent, CLIC, ils photographient, ils ne voient pas qu’il y a la lettre "C" devant eux , ils sont bizarres ces américains !"

(photo 1/capture d'écran)


L'image avec annotation tirée du livre de Ralph René
(photo 2)

L'image telle que nous la présente la NASA sans le "C"
AS16-107-17446
(photo 3)


Dans les faits, John Young, commandant du bord d’Apollo 16, photographie la scène à l'aide d'un objectif grand angle, où l'on peut voir le gnomon qui est utilisé comme référence photographique afin d’établir l’angle vertical local du soleil, l’échelle et la couleur du sol lunaire .

Voilà pour la mise en place...

Venons en au"C" qui fait tant glousser...

Saviez vous qu’en 2001, des chercheurs (Steve Troy en autre) ont décidé de commander des diapositives à partir de trois sources différentes : le National Space Sciences Data Center, le Lunar & Planetary Institute (LPI), et le Johnson Space Center. Évidemment, les trois diapositives ne montraient pas un tel marquage.
Bon, je vous l'accorde, elles étaient toutes de sources NASA et dans votre vision du monde, ils dissimulent surement leur erreur, n'est ce pas?

Les chercheurs ont donc décidé de donner un coup d’œil de plus près à l’image et à ce fameux « C ».
Cette roche particulière est visible dans deux images consécutives : AS16-107-17445 et AS16-107-17446 (photo incriminée). Le "C" n’est pas visible dans les diapositives soit, mais aussi sur la photo AS16-107-17445, néanmoins il apparait tout de même sur les versions imprimée et électroniques de la photo AS16-107-17446. Ils ont décidé d’examiner le « C » littéralement à la loupe dans les versions papiers et électroniques de AS16-107-17446 et voici ce qu’ils ont trouvé :


Le fameux "C" ne s'apparente manifestement à rien d’autre qu’une saleté : un cil, une fibre déposé par hasard sur la photo d'origine d'où est tirée la copie (par scan ou copie)!!!
Le problème me diriez vous c'est qu'avec un cheveu ou de la fibre sur le film ou le papier est que normalement, un objet comme celui-ci produirait une marque blanche sur le tirage. Les chercheurs discutèrent alors avec l'équipe de photographes qui leur ont expliqué que les tirages Apollo ont été produits à partir d'un film positif (comme le film diapo) et non à partir d'un film négatif (les originaux étant des color reversal ektachromes SO-368).
Cela signifie qu'un objet telle une fibre en forme de "C" sur le film ou le papier serait à même de produire une marque noire sur l'impression, ce qu'elle a fait.

Et pourquoi j’avance cela?

Parce que outre les recherches (dont j'ai juste fait un résumé sommaire) et l’agrandissement ci dessus, le magazine "Aviation Week and Space Technology" en ma possession, a cette même photo (photo issue des toutes premières copies d’époque) en couverture de son édition datée du 8 mai 1972, soit moins de 2 semaines après le retour des astronautes (accessoirement moins de 10 ans avant la photo de Ralph René) et ne montre aucunement ce fameux "C" ou ces fameux "C" selon les versions !





DES OMBRES DE LONGUEURS DIFFÉRENTES


Une interrogation revient assez souvent sur le devant de la scène... Pourquoi y a t-il des ombres de longueurs différentes sur la même prise de vue??

Celle qui est montré comme exemple la plupart du temps, n'est pas une photographie à proprement parler, mais une capture d'image tiré du film 16 mm de la D.A.C., caméra automatique d'acquisition de données Maurer fixé sur le montant du hublot du LM et qui filma toute l’EVA du vol Apollo 11 à la cadence de 1 image/seconde, qui fut déclenchée à la sortie d’Armstrong par Aldrin.



Il est tout à fait vrai que les 2 ombres sont de longueurs différentes, mais pourquoi??
D'après les chercheurs indépendants ces ombres "anormales" (plus longues, plus courtes) seraient dues a deux éclairages différents.

- Et bien, ne leur en déplaise, mais non! 2 éclairages différents (même si ils sont dans le même axe) impliquent obligatoirement 2 ombres pour l'objet éclairé!



Une seule source de lumière = 1 seule ombre

2 sources de lumière = 2 ombres

2 sources de lumière dans le même axe. Une éclairant le sujet de face, la seconde l'éclairant de dos = 2 ombres (1 à l'avant, 1 à l'arrière)

2 sources de lumière dans le même axe, éclairant le sujet dans la même direction (de face). Seule l'inclinaison et la hauteur d'une des sources varie légèrement = 2 ombres pointant dans le même sens (à l'arrière du sujet) l'une plus prononcée et courte, l'autre plus longue mais plus légère (photo de droite).

Photo de gauche, une seule source de lumière pour exemple.

Ensuite concernant les longueurs différentes des ombres, cela vient du fait que le sol lunaire N’EST PAS ABSOLUMENT plat. Et oui, car ceux qui soutiennent cette thèse partent d'une hypothèse erronée à la base: en supposant que la surface lunaire soit entièrement plate.

Même si une grande partie du site d’atterrissage d’Apollo 11 est, au premier coup d'oeil, plus ou moins plat, il y a en réalité, ce que l'on apelle des ondulations locales à sa surface (Relief du sol où se succèdent de petites hauteurs et de faibles dépressions : Ondulation du terrain), mais on le remarque peu car il n'y a pas d'objets familiers auxquels se référer: Il n'y a pas d'arbres, de fleurs, de poteaux, ou autres objets de taille connus capables de mesurer les distances et les angles.

De plus puisque nous regardons une image en deux dimensions, nous ne pouvons pas voir la pente réelle du terrain. Mais nous pouvons néanmoins la déduire à partir des ombres. En effet, il apparait que le terrain derrière l’astronaute se trouvant à gauche est en pente ascendante soit à la partie supérieure gauche, ou à partir d’en bas à droite (vers là où les 2 ombres se rejoignent), ou une combinaison des deux.

Et pourquoi cette déduction?? Et bien, les ombres projetées sur une pente descendante sont allongés (astronaute de droite se trouvant un poil plus haut que celui de gauche), tandis que celles portées sur une pente ascendante sont plus courtes (l’astronaute de gauche se trouvant même presque au fond de la dépression). Il semble qu’un changement dans la pente du terrain soit la seule explication possible et logique en ce qui concerne les ombres.

Bref... C 'est juste une légère pente locale du sol qui change radicalement la longueur des ombres.
L'effet peut être vu sur un diorama en l'éclairant avec une seule source de lumière placée à quelques mètres : à l'échelle, ce qui est équivalent à placer la source à plusieurs dizaines de mètres de l'objet éclairé.
Voici l'effet que vous obtenez lorsque un seul des astronautes se trouve dans une dépression extrêmement faible, de sorte que vous ne le remarquez presque pas



Vue de dessus : assez ardu de voir la dépression. (photo Paolo Attivissimo)

Vue latérale : plus facile de voir la dépression.
(photo Paolo Attivissimo)

Si donc les deux astronautes sont sur des pentes opposées d'une concavité même modeste, comme celle ci-dessous, l'effet de variation de la longueur de leurs ombres est encore plus frappante :



(photo Paolo Attivissimo)

(photo Paolo Attivissimo)

En fait, si vous allez à vérifier la photographie présentée comme preuve par les chercheurs indépendants, il s'avère que l'astronaute à gauche se trouve dans un creux au sol, qui n'est pas détectable sur l'image granuleuse présentée, mais est bien visible par la courbure de l'ombre sur cette autre photo de la zone AS11-40-5905, prise d'un angle différent.

L'ombre du mât supportant le drapeau, au lieu d'être rectiligne, comme sur une zone plane (position indiquée ci-dessous par le tracé vert), est légèrement concave (tracé bleu) : cela signifie qu'elle se situe bien dans la dépression du terrain et en suit la forme pour remonter sur la pente opposée ce qui donne aussi une ombre projetée plus courte.




Montage photo avec annotations

La même vue mais d'un autre angle (depuis l'hublot du LM)



LES OMBRES SE PROJETTANT DANS DES DIRECTIONS DIFFÉRENTES

La réflexion des chercheurs indépendants est la suivante. "Sur la Lune, il n'y a qu'une puissante source de lumière : le Soleil" (ce qui est tout à fait exact). "Alors, il est adéquat de dire que toutes les ombres doivent être parallèles les unes aux autres" (oui tout à fait). "Mais les vidéos et photos montrent clairement que les ombres se projettent dans des directions différentes ce qui implique (encore une nouvelle fois!?!) plusieures sources de lumière.

C'est l'auteur "alternatif" allemand Gerhard Wisnewski (livre de 2005 : One Small Step?: The Great Moon Hoax and the Race to Dominate Earth from Space) qui le premier, intègre la notion de "perspective spatiale " au sujet des ombres, et il a tout à fais raison de faire cela, car l'observation spatiale (volume spatial, en 3D) est l'aspect le plus important pour évaluer les ombres portées sur les photos.
Pour parfaire ses dires, ils nous présente la photo AS14-68-9487 (vol Apollo 14, ci-dessous) comme preuve, avec l'affirmation suivante :
"Wenn das Licht von der Seite kommt, müssen die Schatten parallel sein. Solche physikalischen Gesetze scheinen auf dem Mond nicht zu gelten"
" Lorsque la lumière vient du côté, les ombres doivent être parallèles . Les lois de la physique ne semblent pas s'appliquer sur la Lune."


Mais tout en présentant cette photo, il ne voit pas par exemple l'influence de la perspective.



Version HR annotée avec les différentes directions que prennent les ombres, vues par les chercheurs indépendants.

"Euh... WTF??"

Bien sur que si, les lois de la physique sont correctes et s'appliquent également sur ​​la Lune. Mais, 1er point : dans la photo présentée (AS14-68-9487) la lumière ne vient pas directement de côté, comme l'affirme Gerhard Wisnewski ou comme le suggère l'ombre du LM, mais de façon oblique et de face (ces informations sur les conditions de prise de vue se trouvent, entre autres, dans la documentation en format PDF "la géologie d'Apollo 14").


Relations géométriques illustrées du panorama 14 pris depuis la station


Sur ce document , il peut être lu dans les relevés de positionnement que le Soleil se trouve à ce moment à 92 °. Perpendiculairement au Soleil cela correspond à un angle de 182 °. L'image AS14-68-9487 est cependant prise sous un angle de 147 °. Dans le dessin ci-dessus les relations géométriques sont clarifiées. C'est seulement l'image AS14-68-9488 qui est presque prise perpendiculaire au Soleil (177 °), où là les ombres sont également pratiquement parallèles.


Si nous augmentons l'angle de prise de vue de la photo 9487 (50 °) vers la gauche pour couvrir virtuellement 90°, le Soleil apparait maintenant sur l'image, et la perspective centrale peut être appliquée avec son point de fuite (ci-dessous). La position du Soleil (sa hauteur au-dessus de l'horizon) était au moment de la prise de vue d'environ 24 ° (23,9°). Les ombres sur la photo s'appliquent alors comme le prévoit la géométrie sur une surface plane. Les écarts par rapport à cet idéal théorique sont dus aux irrégularités du sol lunaire (encore une fois).


Devant la pierre à droite, le sol est par exemple, en petite pente (la pierre se trouve sur un petit monticule), de sorte qu'il en résulte une distorsion de l'ombre (extension, et un nouvel angle). Les ombres de la photo 9487 ne donnent pas la moindre raison d'avoir à considérer de prendre en compte une source de lumière artificielle.


Voir version HR annotée

Un regard encore plus juste est possible, quand les photos 9484 à 9488 sont assemblées en un panorama :



Les lignes de projection virtuelles et des rayons du Soleil sont alors déformées pour tenir compte des transitions d'image (conséquence de la création d'un panorama).




En résumé, plusieurs ombres sous une source de lumière unique peuvent ne pas avoir l'air parallèles simplement en fonction de la topographie du terrain.




Note : le dernier "documentaire" en date (2017), "American Moon" de l'italien Massimo Mazzucco n'apporte en rien un nouveau regard, une nouvelle piste et ne fait que reprendre la plupart des sottises de Gerhard Wisnewski.





AMERICAN MOON, LE CAS DE Mr. MASSIMO MAZZUCCO

Comme écrit précédemment, cet énième vidéo sur le sujet n'apporte pas grand chose de nouveaux... Il s'agit d'un prétendu "documentaire" italien avec de nombreux faux faits et des points de vue unilatéraux. Une grande partie des "preuves" sont basées sur des hypothèses ou des suppositions, par exemple en ce qui concerne les sources lumineuses. En gros, on change l'emballage (la forme) mais le contenu (le fond) reste malheureusement le même... Pauvre intellectuellement parlant!

A l'été 2017 est sorti le "documentaire" intitulé : American Moon, d'une durée de 3h34min. Il est réalisé par un italien, Mr Massimo Mazzucco, déjà auteur d’un documentaire sur le 11 Septembre, sorti en 2013. Alors que dire de ce pseudo-reportage, si ce n'est qu'il reprend les mêmes arguments encore et encore qui circulent en boucle sur Internet depuis maintenant plus de 27 ans (date à laquelle j'ai eu ma première connexion internet). Il reprend donc les mêmes arguments mais aussi, use et abuse également des même ficelles. C'est à dire : une combinaison de simples affirmations et d’exemples erronés suivis par une généralisation renvoyant aux exemples montrés, de manière d'impliquer l'affirmation comme étant prouvée.

Je vais m'efforcer à la suite de répondre aux 42 questions (voir un peu plus) soulevés par Mr Mazzucco.

Avant tout

J'ai bien conscience que mes réponses aux nombreuses questions de Mr Mazzucco ne détourneront pas les convaincus de leurs certitudes, espérons cependant que cela évite à certains d’y tomber. Car comme pour toute théorie du complot, on est là face à une farce enjôleuse.
Une farce car la plupart des arguments sont tellement affligeants qu’un minimum de connaissance, d’esprit critique et de logique suffit à les écarter, sans avoir besoin d’experts très pointus dans le domaine (je ne suis expert en rien). Une farce enjôleuse ; suivant les deux acceptions du terme : car elle travestit d’abord la réalité, la simplifie à l’extrême afin de proposer un récit séduisant et des boucs émissaires tout trouvés aux malheurs du monde. Elle emprisonne ensuite et surtout ses victimes dans un déni de la réalité dont il devient très difficile de sortir, menant parfois à des agissements extrêmes.



Commençons par une petite mise en bouche : Mr Mazzucco confond, par l'intermédiaire de la voix off qui assure la narration, les mètres (m) avec les pieds (ft), ou encore les fusées (aka les lanceurs) avec les navettes. C'est vous dire du sérieux manque de rigueur scientifique de cette personne ou de ses "équipes de recherches".



Ouvrons le bal...



Question # 1 : "Pouvez vous expliquer pourquoi, malgré tout ce que Van Allen avait écrit sur la dangerosité des radiations. La NASA a envoyé les asronautes d'Apollo 8 dans les ceintures de Van Allen sans protections particulières et sans même y avoir d'abord expedié un singe de façon à évaluer les effets des radiations sur un organisme biologiquement aussi complexe que le corps humain?"

Réponse : les avertissements donnés par le professeur Jame Van Allen dans les articles cités par le narrateur d'American Moon étaient fondés sur une estimation initiale de l'intensité des radiations qui était dépassée d'un facteur de mille.
Après avoir écrit ces premiers articles (dont celui présenté par American Moon) entre 1958 et 1961, Van Allen a cosigné un article en 1962 dans lequel il admettait que : "nos hypothèses de 1959... s'avèrent invalides". Au lieu de 10¹¹ électrons par cm²/sec, il n'y en avait que 10⁸ ". Le rayonnement était beaucoup moins dangereux que ne le pensait Van Allen. Source : "Absolute electron intensities in the heart of the earth's outer radiation" Journal of Geophysical Research Volume 67 n°1 January 1962 (et oui, juste 1 mois aprés... Comme quoi, la science avance parfois à grand pas!).

En fait, comme la NASA le savait parfaitement, "le blindage fourni par les parois de la capsule spatiale Apollo (le CM) était plus que suffisant (un blindage compris entre 7 et 8g /cm²) pour protéger les astronautes de quasiment toutes les particules, à l'exception des plus énergétiques (qui sont néanmoins les plus rares) bien évidament".

Les effets des radiations sur l'homme étaient connus notamment grâce à des expériences en laboratoire. Lors des missions non habitées Apollo 4 et 6, les niveaux de radiation à l'intérieur de la capsule lors du passage rapide dans les ceintures ont été mesurés et il a été vérifié que le risque pour les astronautes était négligeable. Auparavant, les soviétiques envoyèrent deux chiens, Veterok et Ugolyok, à bord de la capsule Kosmos 110 [1] afin de tester les effets prolongés des radiations provenant des ceintures de radiation de Van Allen. Les chiens ont survécu après un vol d'une durée record de près de 22 jours.

Concernant les ceintures de Van Allen, ces ceintures s'étendent sur environ 40° de latitude terrestre, 20° au-dessus et en dessous de l'équateur magnétique. Toute l’astuce consistait dans le fait que les trajectoires translunaires d’Apollo se déroulaient dans un environnement forcément tridimensionnel. Une réalité occultée par les communiqués de presse de l’époque qui, par souci de simplification, ne montraient qu'une version en 2 dimensions («plate») du plan de vol. Chaque mission vola ainsi selon une trajectoire légèrement différente afin de lui permettre d'atteindre son site d'atterrissage, mais l'inclinaison orbitale du trajet amenant vers la Lune était toujours dans les environs des 30°. Dit autrement, le plan géométrique contenant la trajectoire translunaire était incliné d'environ 30° par rapport à l'équateur terrestre. Un vaisseau suivant cette trajectoire évite alors pratiquement les parties intenses des ceintures de Van Allen (sauf pour Apollo 14, c'est cette mission qui sera aussi la plus irradiée), et passe par ses bords !

Sur ce blog : ici et , vous trouverez un excellent exposé rédigé par un médecin hospitalier irlandais à la retraite.



[1] Source : T. Gray, A Brief History of Animals in Space, 1998.




Question # 2 : "S'il est vrai, comme le soutiennent les débunkers, que "une mission lunaire expose à des radiations globalement équivalentes à une radiographie", alors pourquoi aujourd'hui la NASA définit-elle les ceintures de Van Allen comme une zone de radiations dangereuses?"

Réponse rapide : ici, nous avons une confusion (volontaire ou pas ??) entre le danger et le risque. Les ceintures de Van Allen étaient et restent dangereuses (comme une machine à rayons X), mais les franchir rapidement est un risque acceptable (comme une radiographie).

Réponse détaillé : le narrateur fait également allusion aux dires de l'ingénieur Kelly Smith extraits de la vidéo de 2014 intitulé "Orion : Trial by Fire".

Tout d'abord prenez la vidéo promotionnelle originale pour le contexte.

Et non un montage à l'emporte pièce comme celui présenté dans American Moon !

Et que dit donc Kelly Smith dans cette vidéo??

timing 3:00 "... as we get further away from earth, we'll pass through the van allen belts, an area of dangerous radiation.
Radiation like this could harm the guidance systems, onboard computers, or other electronics on Orion. Naturally we have to pass through this danger zone twice : once up and once back.
But Orion has protection, shielding will be put to the test as the vehicle cuts through the waves of radiation. Sensors aboard will record radiation levels for scientists to study. We must solve these challenges before we send people through this region of space."

"... en s'éloignant de la Terre, nous traverserons les ceintures de Van Allen, une zone de radiation dangereuse.
De telles radiations pourraient endommager les systèmes de guidage, les ordinateurs de bord ou d'autres composants électroniques d'Orion. Naturellement, nous devons traverser cette zone dangereuse deux fois : une fois à l'aller et une fois au retour.
Mais Orion dispose d'une protection, le blindage sera mis à l'épreuve lorsque le véhicule traversera les vagues de radiations. Des capteurs à bord enregistreront les niveaux de radiation pour que les scientifiques puissent les étudier. Nous devons résoudre ces problèmes avant d'envoyer des personnes dans cette région de l'espace."

Premier point, qui a son importance : il ne s’agit nullement d’un document technique, il s'agit d'une vidéo grand public.

Les partisans du complot crachent sur les médias dominants à longueur de posts (les médias mainstream, les documents officiels comme ils disent), mais semblent complétement incapables de chercher leurs informations ailleurs, c'est bizarre et cocasse à la fois!

Comme vous le savez, un document destiné au grand public comporte souvent des approximations et des dramatisations propres à créer un récit plus ou moins captivant, quitte à écorner la réalité scientifique. Il est donc dangereux de les lire comme de véritables documents scientifiques.
C’est évidement absurde, un article qui citerait une telle vidéo ne passerait jamais la validation. La NASA a publié des dizaines d’articles scientifiques sur Orion, c’est là que les partisans du complot auraient dû chercher leurs sources.

– À aucun moment Kelly Smith ne parle des mission Apollo, il parle du nouveau module Orion, qui doit être testé, comme tout nouvel appareil mis en service (avec des humains à bord qui plus est). Ça vous parle, les tests, n’est ce pas?

– Cet ingénieur explique clairement que le challenge qu’ils doivent relever dans la conception du module Orion concerne le blindage électromagnétique servant à protéger "les ordinateurs de bord, système de guidage et autres composants électroniques" des interférences électromagnétiques produites par ces ceintures et jamais il ne fait mention de problèmes biologiques. L’électronique et l'informatique moderne sont plus puissants que ceux des années 60/70 mais ils sont aussi beaucoup plus sensibles. Côté biologique on sait déjà comment limiter les doses absorbées à des niveaux "acceptables" (au delà de la radioactivité naturelle mais inférieurs aux limites fixées pour les gens qui travaillent dans le secteur du nucléaire) en prenant la bonne trajectoire.

David Sibeck, un autre scientifique de la NASA, donne un peu plus de détails à ce sujet :

"Our current technology is ever more susceptible to these accelerated particles because even a single hit from a particle can upset our ever smaller instruments and electronics." It is the threat to sensitive electronics, not to people, which is the problem."

"Notre technologie actuelle est de plus en plus sensible à ces particules accélérées, car même un seul impact d'une particule peut perturber nos instruments et nos appareils électroniques de plus en plus petits". C'est la menace qui pèse sur les appareils électroniques sensibles, et non sur les êtres humains, qui constitue le problème."

Et c'est tout à fait compréhensible : en effet, un transistor de 1969 faisait presque 1mm² (millimètre), un transistor de 2022 fait moins de 10nm²…
Donc un impact de particule chargée qui déplace quelques charges était négligeable en 1969, mais est potentiellement générateur de bugs en 2022.

Une surinterprétation de la part de Mr Mazzucco fort pratique pour alimenter sa narration et aiguiller ainsi la réflexion des spectateurs...




Question # 3 : "S'il est vrai comme le dit la NASA que voilà 50 ans, le voyage vers la Lune exposait les astronautes à des doses négligeables de radiations. Pourquoi aujourd'hui, cette même NASA, parlant des ceintures de Van Allen, explique que "nous devons d'abord relever ces défis avant de pouvoir envoyer des hommes dans cette région de l'espace?"

Réponse : car, s'il y a des personnes à bord d'un vaisseau spatial dont les systèmes de guidage et de navigation, les ordinateurs de bord ou d'autres appareils électroniques de premier ordre sont endommagés par les radiations, ces personnes pourraient avoir de sérieux problèmes (c'est logique) pour revenir sains et saufs sur le plancher des vaches.
Je pourrais également souligner qu'à 1:11:02, le narrateur dit, avec frise à l'appui, que "les ceintures de Van Allen sont aujourd'hui de nouveau considérées comme TRÈS dangereuses", en montrant une photo de Kelly Smith, alors que Smith a seulement dit que les ceintures étaient "dangereuses". Le réalisateur a ajouté de son propre chef, le mot "très" (peut être pour le côté dramatique de sa narration??).

De plus, dans le clip de l'astronaute Terry Virts montré à partir du minutage 1:11:16 où (début de la réponse de Virts) Virts dit que les astronautes ne peuvent actuellement pas aller au-delà de l'orbite terrestre, il ne parle absolument pas des ceintures de radiation, il parle spécifiquement de la NASA qui a besoin de construire des lanceurs plus grands pour aller plus loin et emporter des charges plus lourdes, donc je ne suis pas sûr de ce que ce clip est censé prouver, sauf que la NASA n'a pas construit de grands lanceurs récemment...




Question # 4 : "Comment est il possible que l'un des rares êtres humains à avoir jamais traversé les ceintures de Van Allen ne sache même pas où elles se trouvent, et ne sache pas avec certitude s'il est allé assez loin pour les atteindres?"

Réponse : primo, où se trouve l'interview complet, non édité, réalisé par Bart Sibrel. Je suis toujours sceptique, même plutôt méfiant (et je pense que vous devriez l'être aussi) lorsque des interviews comportent de trop nombreuses coupures (voir la vidéo originale de Sibrel). Il est facile de perdre le contexte sans l'intégralité de la conversation. Parlait il à ce moment là de la mission Apollo 12 où il était LMP ou bien alors de la mission Skylab dont il était le commandant?

Secundo, l'astronaute Alan Bean était septuagénaire (72 ans) lorsqu'il a été interviewé, et qu'il était à la retraite depuis plus de 20 ans. Les septuagénaires oublient parfois des choses. La mission Apollo 12 s'est déroulée en décembre 1969 et Bean a été interviewé vers 2004.
De plus, nous pouvons signaler que les ceintures de Van Allen ne font pas partie de la formation de Bean en tant qu'ingénieur aéronautique, il est donc plausible qu'il ne sache pas ou ne se souvienne pas de l'endroit où elles se trouvent 35 ans après la mission. Les ceintures ne peuvent être vues ou ressenties d'aucune manière, si elles sont traversées rapidement. De plus, elles n'étaient pas du tout nouvelles : Apollo 12, dont Bean faisait partie, était la quatrième mission à les franchir. Avant lui, neuf autres hommes les avaient franchies, deux fois chacun, sans rapporter aucun symptôme pouvant y être lié.
Le manque d'attention de Bean à l'égard des ceintures de Van Allen montre qu'elles représentaient l'un des risques les plus marginaux des missions Apollo, à tel point qu'elles n'étaient pas une préoccupation pour les astronautes.

Contrairement à ce que la plupart croient connaitre, la NASA connaissait assez bien la quantité de radiations absorbées par les humains à bord des vaisseaux spatiaux grâce à l'expérience en partenariat avec l'US air force appelée D-8 réalisée à bord des missions Gemini IV et VIa. [Source : TECHNICAL REPORT EXPERIMENT D 8: RADIATION IN SPACECRAFT]

Dans la première partie de la question # 4, Bean est accusé de ne même pas savoir où se trouvent les ceintures de Van Allen.

Mais rien n'est plus faux. 1966, mission Gemini 11, Pete Conrad et Dick Gordon atteignent la plus haute altitude jamais atteinte par un vaisseau spatial avec des hommes à bord, soit environ 1300 km. Ce record permet d'évaluer les effets des radiations sur les astronautes. Et en effet, selon les enregistrements, tous documentés, les astronautes ont échangé des données dosimétriques avec le Capcom à Houston. D'autant plus que le Capcom a prononcé la fameuse phrase, toujours utilisée par la NASA, "le traverser est plus sûr qu'une radiographie des poumons". Le Capcom était en effet, à ce moment préçis de la mission, un certain Alan Lavern Bean.

Source : GEMINI XI VOICE COMMUNICATIONS (AIR-TO-GROUND, GROUND-TO-AIR AND ON-BOARD TRANSCRIPTION page 140

43:18:01 P : Houston, radiation revised is .2 rads per hour and we have 11 events. Over.
43:18:10 CC : Roger. Say again events. Over.
43:18:13 P : Gemini XI. Gemini XI.
43:18:15 CC : Roger.
43:18:18 CC : Sounds like it's safer up there than a chest x-ray.
43:18:22 P : That's affirmative

Dans la seconde partie, cependant, il y a une manipulation évidente. Tout au long de l'interview, Alan Bean n'a jamais utilisé les termes "haut", "bas", "au-delà", "en deçà". Il a simplement dit qu'il ne savait pas s'ils les avaient rencontrées, car le seul moyen de le vérifier était de regarder les relevés des dosimètres à bord, puisqu'elles n'étaient pas du tout visibles de l'extérieur, et que s'ils les avaient effectivement croisées, c'est qu'ils s'étaient probablement écartés de leur route. Assez loin, pas assez haut, Mr Mazzucco.




Question non numérotée : "Cette animation montre l'atterrissage simulé de la sonde Phoénix sur Mars qui s'est déroulé en 2008. Comme on le voit Phoénix utilise aussi des réacteurs pour descendre et se poser et voici les images réelles du terrain expédiés vers la Terre aprés l'atterrissage sur Mars. Comme on peut voir le sable en surface a été balayé par le souffle des turbines que l'on aperçoit en haut de l'image et ainsi dévoilé le sol sous jascent.
Pourquoi la même chose ne s'est pas produite sur la Lune?"

Réponse : Le cas de la sonde martienne Phoenix présentée à 1:19:39. est différent. Cette sonde s'est posée dans une zone proche du pôle nord de Mars, où se trouve une couche de glace recouverte d'une fine couche de sable, ce n'est en aucun cas une couche rocheuse. De plus, Mars possède une atmosphère et les tuyères de la sonde ont un petit diamètre de sortie, le panache en sortie des moteurs est de ce fait plus contraint que celui expulsé sur la Lune. Une situation, comme nous allons le voir, complètement différente des sites d'alunissage lunaires.




Question # 5 : "Si une simple souffleuse de feuilles peut chasser le sable en surface et révéler le sol en dessous, pourquoi cela ne se produit il pas sous le moteur du LM??"

Réponse : non, en fait je dirais que la même chose s'est bien produite sous le moteur du LM, mais comme le régolithe sous-jacent est de couleur très similaire à celui de surface, il est donc difficile de le voir sur la plupart des photos. (Je renvois pour cela à l'argument avancé par le narrateur pour une autre photo présenté plus tard dans la vidéo à 2:44:55).

La Lune est recouverte d'une couche de régolithe très profonde : nous savons, grâce aux données sismiques, qu'il faut creuser de 3,7 à 12 m avant de rencontrer la couche rocheuse [1]. Le régolite est un matériau hétérogène composé d'un mélange de pierres, de graviers, de sable et de poussière. Les moteurs des LM ont effectivement enlevé la couche superficielle plus molle (bombardement de micrométéorites, érosion par le vent solaire), mais cela n'a fait que révéler une autre couche de régolithe, plus compacte (car protégé par la première), et non une couche rocheuse. Compact certes, mais toutefois pas au point d'empêcher les traces de pas des astronautes, et de resté poussiéreuse même lorsqu'elle est balayée par le jet du moteur (le régolithe contient 10 à 20 % de poussière).

En enlevant le régolithe en surface, chaque LM a créé une légère dépression en dessous. La profondeur de cette dépression a été estimée à l'aide de modèles mathématiques empiriques [2][3], basés sur des expériences en chambre à vide et des tests effectués par les sondes Surveyor sur la Lune, et s'avère n'être que de quelques centimètres, inférieure aux ondulations naturelles du sol lunaire et donc pratiquement invisible.

Il y a également trois autres facteurs principaux rentrant en jeu :

1) le moteur de descente du LM est équipé d'une tuyère courte, les gaz qui en sortent ont une pression statique sensiblement supérieure à la pression extérieure et, par conséquent, ils divergent nettement en sortant.

INFO

Pour obtenir le rendement maximum, la tuyère doit être "adaptée". Une tuyère est dite adaptée lorsque la pression statique en sortie est égale à la pression extérieure. La pression statique diminue tout au long de la tuyère, plus la pression extérieure est basse, plus la tuyère doit être longue ; certaines fusée ont même été testées avec des tuyère "à rallonge" ou tuyère à divergent extensible pour s'adapter progressivement à la pression extérieure de plus en plus faible avec l'altitude (lanceur Delta IV et actuellement le second étage de la Falcon 9).

Dans l'espace, la pression extérieure est nulle, difficile d'imaginer une tuyère si longue qu'elle pourrait être parfaitement adaptée, aussi se contente-t-on d'utiliser un tuyère ayant la longueur maximum permise COMPTE TENU des impératifs de la mission à remplir, quitte à ce qu'elle ne soit pas du tout adaptée.

Le module de service du CSM, pièce centrale du système du train spatial, avait une tuyère presque démesurée (2,84 m !) pour obtenir le meilleur rendement possible, son moteur étant régulièrement sollicité pendant la mission (correction de trajectoire, freinage pour la mise en orbite lunaire...) .


Dimension du SPS. Attention elles sont notées en pouce (in)

Moteur du SM et sa tuyère (partant du moteur en gris clair, le divergent. À la base, en foncé son extension)

Il n'est pas possible d'équiper le LM d'une telle tuyère, puisqu'il doit se poser. Ou alors, il faudrait l'équiper de jambes extraordinairement longues, ce qui l'alourdirait, et supprimerait en grande partie l'avantage obtenu.

C'est pourquoi, le moteur de l'étage de descente du LM est équipé d'une tuyère courte (à gauche sur la photo ci dessous)...


Comparaison de taille entre les 2 moteurs équipant le LM

2) Le manque d'atmosphère. Sans celle ci, les gaz du panache se répartissent sur une plus grande surface, chassant de la poussière lunaire loin du LM. Ils ont tendance à "balayer" une plus grande zone sans régularité aucune, qu'un panache d'un moteur contraint par une pression atmosphérique comme sur Terre (les fameux disques de Mach) voir ci-dessous.


Montage à partir d'une capture d'écran (à gauche) d'American Moon

De plus, l'écoulement des gaz dans une tuyère est plus ou moins turbulent et les inégalités du sol renforcent encore ces turbulences.(le sol n'est pas plat et lisse). Les gaz , assez peu "percutants" parce que répartit sur une surface importante (forte divergence du jet), et très peu directionnels parce que turbulents n'ont donc aucune chance de créer un quelconque cratère visible (affirmation de Ralph René dans son livre "NASA Mooned America")...

[citation du livre "NASA Mooned America" de Ralph René à la page intitulé FX PICTURES/Chap.1 p1

"... The blast of a rocket engine that lowered the 33,000- pound LEM (lander) to the Moon's surface left no crater..."
"Le souffle du moteur de la fusée qui a fait descendre le LEM (atterrisseur) de 33 000 livres sur la surface de la Lune n'a laissé aucun cratère."

On se demande bien qui sont les falsificateurs dans (de) l'histoire...]


3) La puissance du moteur... Évidemment et en toute logique, celui ci n'était pas à pleine puissance à quelques secondes du touché final.

Cependant, sur la photo AS11-40-5921HR (qui est présentée dans le vidéogramme pour que le narrateur puisse poser des questions sur ce qui semble être des "cailloux"), on peut clairement voir que la couche de régolithe compact est exposée. On peut y voir également les effets du panache du moteur. On y voit qu'une grande partie de la fine poussière poudreuse observée sur d'autres photos d'Apollo a été emportée par le souffle du moteur. Nous voyons également des stries radiales (en jaune) et d'autres caractéristiques produites par l'action érosive des gaz d'échappement.


Sur la photo AS11-40-5921HR (en bleu, dans le coin inférieur droit et en bas de la photo), de nombreuses fractures apparaissent sur la surface lunaire dans la zone qui a été perturbée par les gaz d'échappement du moteur DPS (descent propulsion system). Comme la mise à feu d'un moteur-fusée contre un sol légèrement cohésif dans le vide entraîne une érosion de type "plucking" (ou excavation glaciaire) dans laquelle des morceaux de sol sont arrachés de la surface et éjectés, ces fractures pourraient correspondre à ce type d'érosion de type "plucking". En outre, l'évacuation des gaz d'échappement de la surface du sol après l'arrêt du moteur entraîne également l'élimination du sol en morceaux ou en blocs lorsque le sol est cohésif ; par conséquent, les fissures peuvent être la preuve de l'évacuation".



Sources :

[1] J. Lindsay, Lunar Stratigraphy and Sedimentology, 1976, Ch. 6: The Lunar Soil, tab. 6.1.
[2] C.C. Mason, Comparison of Actual versus Predicted Lunar Surface Erosion Caused by Apollo 11 Descent Engine, 1970.
[3] P.T. Metzger et al., Modification of Roberts' Theory for Rocket Exhaust Plumes Eroding Lunar Soil, 2008.



Question # 6 : "Et pourquoi voit-on encore sous le moteur, des gravillons qui n'ont même pas été éjectés au loin lors de l'alunissage?"

Réponse : certains cailloux se trouvent près du centre du moteur, où les gaz d'échappement ont une faible vitesse horizontale et ne peuvent déplacer que les poussières les plus fines. D'autres, de ces "cailloux", sont restés partiellement immergés dans le sol. Si on regarde en bas à droite de l'image AS11-40-5921HR, ont peux voir des morceaux similaires qui semblent vraiment faire partie du sol.
N'oublions pas qu'il ne s'agit pas d'une roche solide comme celle que l'on trouve sur Terre, mais de "régolithe", une sorte de débris fortement compacté résultant du bombardement de météorites, et qu'il n'y a donc aucune raison de s'attendre à ce que la surface soit lisse.




Question # 7 : "Étant donné que James Irwin parle d'une couche molle épaisse de 15 cm, pourquoi sous le moteur du LEM ne voit-on aucune marque dans le sable ?"

Réponse : c'est pour la même raison qu'il n'y a pas de roche sous les LM des autres missions : parce que sous les 15 premiers cm de régolithe, il n'y avait pas de roche, mais seulement du régolithe plus compact.




Question # 8 : "Si ceci est bien la quantité de poussière soulevée par le moteur du LEM pendant l'alunissage, pourquoi dans les pieds du LEM ne trouve-t-on pas la moindre trace de la poussière soulevée ?"

Réponse : peut-être parce que le moteur s'est arrêté avant l'atterrissage, alors que les patins d'atterrissage (ou coupoles) étaient encore suffisamment haut par rapport à la surface pour ne pas recevoir de poussière ? Il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas d'atmosphère sur la Lune et qu'il n'y a donc pas de nuages de poussière comme sur la Terre. La poussière aurait simplement été soufflée depuis la zone d'atterrissage, sans molécules d'air pour la faire rebondir et la maintenir à proximité.

Mais, mais...

Il est inexact de dire qu'il n'y a pas la moindre trace de poussière. Sur la toute première photo présentée à l'appui de cette théorie, la AS11-40-5926 d'Apollo 11, si vous l'observez en haute résolution, vous pouvez voir de la poussière à l'intérieur du patin, déposée entre les plis de la couverture thermique. La même chose est visible sur la photo AS14-66-9270 d'Apollo 14.

e

La raison pour laquelle les patins n'apparaissent pas complètement poussiéreux est que la Lune n'a pas d'atmosphère comme la Terre, ce qui ralentirait le jet du moteur et maintiendrait la poussière en suspension, lui permettant de se déposer sur les surfaces avoisinantes. Sur la Lune, le jet ne rencontre pratiquement aucune résistance et, après avoir atteint la surface lunaire, il s'étend horizontalement, entraînant la poussière à une vitesse supersonique et frôlant presque le sol, comme on peut le voir sur les images de l'alunissage.
Les trains d'atterrissage du LM sont donc restés au-dessus du flux de poussière jusqu'au moment où ils ont touché le sol. Toutefois, lors de la plupart des missions lunaires, le moteur avait déjà été éteint et le flux de poussière avait pratiquement cessé. Les patins ne se sont donc pas salies, ou l'ont été plus tard pour d'autres raisons. C'est le cas de la mission Apollo 12, mentionnée dans American Moon.

Lors des missions Apollo 11 et 14, en revanche, le moteur est resté en marche pendant 1 à 2 s après l'atterrissage, mais la quasi-totalité de la poussière a été repoussée sur le bord des patins ou a volé au-dessus d'eux à très grande vitesse sans tomber à l'intérieur. Seule la très petite quantité de poussière qui est entrée en collision avec les jambes du LM et a rebondi peut être tombée en partie dans les patins, et c'est précisément là que nous la trouvons sur les photos mentionnées plus haut.
Cependant, d'autres photos de ces mêmes missions montrent des patins apparemment propres, du moins pour ce que l'on peut en voir.
Ces patins ont été beaucoup moins touchés par la poussière que les précédents, et il peut y avoir plusieurs raisons à cela.
Tout d'abord, les films 16 mm (caméra DAC) des alunissages montrent que la poussière éjectée par le jet formait un motif radial : cela montre que le jet n'était pas homogène, mais qu'il était plus fort dans certaines directions que dans d'autres, en fonction des irrégularités du sol. En raison de ces mêmes irrégularités, le jet pouvait également varier en hauteur en fonction de la direction et être repoussé plus ou moins complètement par le bord des pattes. Enfin, les quatre train d'atterrissage n'ont jamais touché le sol en même temps : la dernière jambe à allunir a été touchée par la poussière moins longtemps que les autres.





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