LA SALLE DE CONTRÔLE DES OPÉRATIONS DE RÉCUPERATION (ROCR) ET LA SALLE DES PRÉVISIONS MÉTÉO



La ROCR (Recovery Operations Control Room, salle de contrôle des opérations de récupération), située au MCC-H, constitue le centre de commandement et de supervision de toutes les opérations de récupération.

Étant donné que les moyens de récupération proviennent exclusivement du Department of Defense (DOD), principalement de l'US Navy (USN) et de l'US Air Force (USAF), leur gestion est assurée par la NASA dans le cadre d’accords inter-agences. Cette salle de contrôle regroupe le personnel des services chargés de la récupération des astronautes et des vaisseaux spatiaux en mer à la fin des missions. La grande salle n°327 est équipée d'écrans géants et dispose d'une arrière-salle dotée d'instruments de projection affichant l'emplacement de tous les moyens engagés, que ce soit pour des situations planifiées ou des interventions d’urgence.

La ROCR a une double mission : Le personnel du ministère du DOD dirige et coordonne les forces de récupération, tandis que le personnel de la NASA assure la transmission et l’analyse des informations pour optimiser les opérations. Deux entités du Recovery Control Center (RCC) assurent les principales tâches : la première basée à Kunaï, Hawaï (Task Force 130) et la seconde à Norfolk, en Virginie (Task Force 140).

L'organisation des opérations de récupération doit prendre en considération non seulement la zone d'atterrissage prévue, mais également toutes les autres possibles.
Compte tenu de l’étendue des secteurs maritimes à couvrir en cas d’amerrissage d’urgence, la planification de la récupération repose sur un équilibre entre l’évaluation du risque et le déploiement raisonné des forces de récupération.


Localisation des deux salles au dernier étage du MCC-H

Le ROCR est situé à droite de l'entrée du MOCR 2 (Mission Operations Control Room), derrière une paroi vitrée. Elle n'est pas visible depuis la salle d'observation des visiteurs, mais peut être vue depuis la position du directeur du ministère de la Défense dans le MOCR. Cette salle est placée sous la responsabilité de la division atterrissage et récupération (LRD pour Landing and Recovery Division), dirigée par Jerry Hammack. Pour les missions lunaires Apollo, à une ou deux exceptions près, le personnel de la ROCR de la NASA provient de cette division.

La LRD comprend cinq branches :

Chef de la direction des opérations de récupération (Recovery Operations Branch Chief) : Dr. Donald E. Stullken.
Chef du service planification et contrôle (Planning and Control Branch Chief) : Harold Granger.
Chef de la branche électronique de récupération (Recovery Electronics Branch Chief) : William R. Chase.
Chef de la branche des tests opérationnels (Operations Test Branch Chief) : Weldon B. “Gus” McCown.
Chef de la branche des systèmes de récupération (Recovery Systems Branch Chief) : John C. Stonesifer.

La disposition de la ROCR est similaire à celle du MOCR, bien qu’elle soit équipée d’écrans de contrôle de groupe plus petits. Sur la gauche, un panneau de tracé affiche la carte du monde ainsi que les trajectoires au sol. Au centre, se trouve deux autres écrans, d'abord supportés par des vu-graphes lors des premiers vols, puis par des projecteurs lors des vols ultérieurs. Les projecteurs sont utilisés en conjonction avec les caméras aériennes. Les écrans centraux affichent l'état des forces de récupération ainsi que les événements de la mission. Sur la droite, un écran Eidophor permet d'afficher les données des consoles systèmes ou des flux vidéo, tels que les liaisons en temps réel avec le KSC (Kennedy Space Center) ou le MCC (Mission Control Center), ainsi que les liaisons descendantes de l’équipage. Au-dessus de ces écrans, plusieurs affichages indiquent l’heure GMT, le temps écoulé de la mission, les événements de vol, les comptes à rebours, etc.


Vue du ROCR en activité

Le long du mur de gauche se trouve la station P-Tube. À sa droite, une longue table de traçage, sous laquelle sont stockés des fichiers cartographiques, s’étend sur toute la longueur du mur. Elle est utilisée pour tracer et sélectionner les points cibles. Au fond de la salle, une pièce plus petite abrite l’assistant de la Défense chargé des communications, ainsi que l’équipement de cryptage et un appareil ATS. Lors des missions ultérieures, une seconde pièce y est ajoutée.

Le ROCR dispose d'environ 15 postes de console, répartis entre le personnel de la NASA et celui du DOD.



La salle des prévisions météo terrestre/marine, mais pas que...

Cette salle est chargée de fournir des informations météorologiques et de rayonnement spatial aux équipes du MOCR, aux SSR (Staff Support Rooms) et aux autres salles de soutien. Elle assiste la salle de soutien à la récupération pour l’analyse des conditions météorologiques durant les phases de lancement et de récupération, ainsi que pour l’évaluation de l’environnement radiatif spatial. Ce dernier peut avoir un impact sur l’équipage, ce qui intéresse particulièrement le médecin de vol du MOCR et le SSR des sciences de la vie. Cette salle fonctionne en trois équipes, assurant une présence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec les postes suivants :

Météorologue (représentant de la NASA, du Bureau météorologique et de l'ESSA).
Officier du service météorologique de défense du DoD.
Console d'environnement spatial (Space Environment Console ou SEC) : spécialiste des instruments.
SEC : spécialiste des doses de rayonnement.
SEC : spécialiste en physique solaire.
SEC : Chef d'équipe.
SEC : Aéromédecine.
SEC : Officier.
Représentant de Goddard Communications.

Les météorologues du US Weather Bureau, basés dans la salle météo du MCC-H, fournissent des informations météorologiques fiables et régulièrement mises à jour au directeur de vol et à son équipe. Ces données proviennent de stations situées aux États-Unis et à l’international, ainsi que du satellite Tyro. Elles sont transmises directement à la salle météo où elles sont analysées par des spécialistes avant d’être communiquées aux équipes concernées. Les prévisions météorologiques des zones de récupération sont mises à jour régulièrement en fonction des dernières observations.

Selon la phase de la mission, cette salle peut accueillir jusqu’à 15 personnes.


Source : livre "Apollo Mission Control the making of a national historic landmark". Textes traduits de l'anglais, texte de Paul Cultrera, tous droits réservés.