L'EASEP.


L'EASEP (Early Apollo Scientific Experiments Package) est le premier coffret d'expériences déposé sur la Lune par l'équipage du vol Apollo XI, c'est le prototype du futur ALSEP.

Mission
Date de déploiement
Lieu
Coordonnées exactes
Apollo XI
20 juillet 1969
Mare Tranquilitatis
Latitude 0,6735 N, Longitude 23,4730 E

Il est déployé sur le site d'alunissage à environ 17 m du LM.
Le coffret comprend deux panneaux solaires pour fournir la puissance électrique (grâce à ça le PSEP peut seulement fonctionner pendant le jour lunaire.. la nuit lunaire, l'appareil est hors service), une antenne et un système de communications pour envoyer les données collectées aux stations terrestres et pour recevoir des ordres de fonctionnement, un sismomètre passif conçu pour mesurer l'activité sismique, les propriétés physiques de la croûte lunaire et de son intérieur ainsi qu'un détecteur de poussière lunaire, pour mesurer l'accumulation de poussière et les dégâts des radiation sur les cellules solaires.


EASEP sur site.


En détail :
L'EASEP consiste en une armature carrée (la base) nommée le PSEP (Passive Seismic Experiment Package) sur laquelle est monté le sismomètre passif (PSE, Passive Seismic Experiment) et le détecteur de poussière (Dust Detector), avec deux appareils de chauffage à isotope, un mât d'antenne cylindrique et son mécanisme de positionnement ainsi que l'unité centrale de contrôle.
Il y a deux mécanismes de déploiement sur chaque côtés opposés de la base, pour maintenir les panneaux solaires rectangulaires inclinés, placés pour faire face, un vers l'est l'autre vers l'ouest. Les panneaux convertissent l'énergie solaire directement en électricité, ils ont un rendement de 33 à 43 watts, une fois les besoins en électricité de tout l'appareillage "comblés", l'excès de courant est dissipé par des résistances.
Pour la nuit lunaire l'EASEP possède deux unités de chauffage à isotope, ils produisent 15 w chacun et sont alimentés avec une petite quantité de plutonium 238 qui émet un niveau très bas de radiation. Ils sont complètement blindés pour qu'aucune radioactivité ne s'échappe dans l'environnement lunaire. Ils n'y a aucune commande pour les appareils de chauffage et ils fonctionnent tous les deux pendant le jour et la nuit lunaire. Leur rôle est d'aider l'appareillage à survivre au froid de la nuit lunaire (-148,88°C, ou - 300°F).

L'EASEP reçoit ses ordres par liaison montante (2119 mégahertz) et transmet ses données télémétriques à la Terre par liaison descendante (2276,5 mégahertz) grâce à une antenne (ruban hélicoïdal enroulé autour d'un cylindre en fibre de verre de 58,41cm de long et 3,80 cm de diamètre, ce qui donne un directionnel (largeur de faisceau de 35 degrés) et une unité extrêmement sensible (gain de 15,2 db), l'antenne est orientée vers la Terre par un astronaute.
L'unité a une masse totale de 48 kg.

Le coffret d'expérience sismique passif (PSEP) : l'unité de base de l'opération de l'expérience est un poids suspendu qui tendra à demeurer immobile pendant que le coffret d'expérience se déplace avec les mouvements de la lune. Ce mouvement relatif entre le poids et le reste de l'expérience cause un changement électrique qui devient une lecture de quantité et de fréquence de mouvement. Ces mesures sont prises par trois unités qui, entre elles, rapportent des vibrations de longues et de courte période le long des axes verticaux et horizontaux.

L'extérieur du PSE (Passive Seismic Experiment) est un récipient cylindrique en béryllium qui mesure 27,93 cm de diamètre par 38,09 cm de haut et pèse 11,339 kg. Fixé sur la palette n°1 par quatre points, il est recouvert d'une surface fortement réfléchissante pour le contrôle thermique pendant le jour lunaire. Ce cylindre contient quatre sondes sismiques et leur électronique associée.

Le détecteur de poussière (Dust Detector) : cette expérience montée sur le PSEP, mesure et rapporte via l'unité centrale de contrôle, la quantité de poussière s'accumulant sur la surface de celui ci (détection de la poussière en rapport de la diminution apparente de l'intensité du soleil). L'instrument mesure également les dommages aux cellules solaires par rayonnement de grande énergie aussi bien que l'énergie infrarouge reflétée et les températures de la surface lunaire. Le Dust Detector est composée de trois cellules photo-électriques.

L'unité centrale de contrôle (Data Subsystem) : elle est montée sur la même palette que le PSE. Le système est responsable de la réception et du décodage des ordres provenant de la liaison montante (Terre - Lune); de la synchronisation et du contrôle du PSEP; de la collection et de l'envoi des données scientifiques et mécaniques par la liaison descendante (Lune - Terre).

Le réflecteur laser (LRRR) est également considéré comme une partie de l'EASEP bien qu'il ne soit pas attaché à l'unité et n'ait exigé aucune puissance électrique. Il est déployé environ à 5 mètres NNW (Nord, Nord Ouest) de l'EASEP.


Réflecteur laser (LRRR).

Réflecteur laser sur site.


L'expérience sur la composition du vent solaire : (Acronyme : SWC pour Solar Wind Composition), le SWC (expérience n° S 080) développée et préparée à l'Université de Berne, se compose d'une feuille métallique en aluminium qui est déployée pour prendre au piège le vent solaire sur la surface lunaire, afin d'en mesurer les types d'ion et les énergies. D'une masse totale de 430 gr (450 gr pour le vol Apollo XVI) poteau + feuille (feuille simple 130 gr), la surface de la feuille métallique est de 3900 cm² (30 cm x 140 cm dont 130 cm exposé) pour un épaisseur de 15 microns, son poteau de maintien mesure 40 cm stocké et 1,50 m déployé pour un diamètre de 4 cm. La feuille métallique est déployée sur un poteau télescopique de cinq sections et déroulée. La bobine de feuille métallique est stockée à l'intérieur du poteau replié. La pureté de la feuille est critique afin d'éviter la contamination des échantillons lunaires ainsi que la contamination au fond, de l'expérience elle-même.
L'expérience fut utilisée sur les vols Apollo XI, XII, XIV, XV, XVI.
Le SWC du vol Apollo XVI est composée de feuilles métalliques tant d'aluminium que de platine. La feuille de platine tient compte du traitement avec de l'acide hydrofluorique dilué avant l'analyse d'échantillon sur la Terre pour enlever la contamination de poussière et les incertitudes résultantes.


SWC sur site (Apollo XI).

SWC du vol Apollo XVI.

 

 

PSEP : Passive Seismic Experiment Package, Coffret d'Expérience Sismique Passif.

A savoir : l'ensemble EASEP = PSEP (PSE+ Dust Detector + Data subsystem + Isotope heater) + LRRR + SWC.

 

Sources (PDF : EASEP backgrounder et NASA Human Explore) textes de Cultrera Paul, tout droits réservés.