L'ALSEP (Coffret Apollo d'expériences scientifiques lunaires)


L'ALSEP est un ensemble d'instruments scientifiques laissé par les astronautes sur les différents sites d'alunissage de chacune des cinq missions Apollo après Apollo XI (Apollo XII, XIV, XV, XVI, et XVII).
Apollo XI a, quant à lui, laissé un ensemble plus petit, un prototype appelé "premier package (ou coffret, au choix) d'expériences scientifiques Apollo" (Early Apollo Scientific Experiments Package ou l'EASEP).

L'ALSEP est fabriqué par Bendix Aerospace Division (ainsi que plusieurs sous-traitants pour les différents instruments). La masse de l'ensemble varie selon les besoins des différentes missions, il est stocké dans la baie à équipements scientifiques du LM durant le vol et conditionné en 2 coffrets séparés.


Vue d'artiste des différents instruments de l'ALSEP (illustration du National Géographic).

DESCRIPTION

Dans la composition de l'ALSEP, on trouve une station centrale de traitement des données à laquelle tout l'équipement scientifique périphérique ainsi que le RTG sont rattachés (connecté par des câbles, qui ont posé [il est vrai] quelques problèmes), elle se compose des 3 sous-systèmes suivants: sous-système structurel / thermique, traitement de données et puissance électrique. Outre sa fonction de boîtier de jonction, son rôle est d'acheminer, de répartir l'énergie électrique produite par le RTG aux différents instruments et d'assurer les communications avec la Terre (elle relaie les différentes données, pour.. ou émises des instruments) grâce à une antenne hélicoïdale (bande S) montée sur cadrans.


Photo de la station centrale sur le sol lunaire.

Vue éclatée de la station centrale.

Le coeur électronique de la station centrale.

Sa protection est assurée par des éléments de contrôle thermique passifs qui consistent en une isolation multicouches (40 couches de Mylar aluminisé avec des séparateurs en fibre de verre pour la radioprotection), des réflecteurs, des enduits thermiques, et d'une plaque de régulation thermique sur laquelle est montée l'électronique. Le contrôle thermique actif est assuré par des résistances de dissipation de puissance externes réglables (inserts en manganine à faible conductivité), pouvant dissiper 7 W et / ou 14 W à l'extérieur du compartiment de l'électronique, ils minimisent la fuite de chaleur à travers les fils et les câbles qui pénètrent dans le compartiment électronique et sont exposés à l'environnement lunaire.

Ses différents composants sont :
Les unités de distribution de l'énergie électrique et de conditionnement : contrôle la commutation de la puissance électrique exigée et le conditionnement des données de statut techniques.
Décodeur de commande : décode le signal reçu et publie les ordres au système.
Processeur de données : rassemble et compose les données scientifiques des expériences ; rassemble et convertit les données analogiques en format numérique.
Récepteur de commande : accepte et démodule le signal de liaison montante de la Terre à la Lune.
Transmetteur : produit le signal (Lune- Terre) de liaison descendante.
Commutateur du diplexeur : connecte l'un ou l'autre émetteur à l'antenne.
Filtre du diplexeur :
Minuteur : déclenche les dispositifs automatiques d'activation (comme protection).
Antenne : reçoit et transmet les signaux (liaison montante [ordres d'ajustement des instruments] et descendante [données collectées]). Celle- ci doit être minutieusement dirigée vers la Terre pour maintenir les communications radio.
Mécanisme de l'antenne : dirige l'antenne en direction de la Terre.
Appareils de chauffage de la station centrale : maintiennent une température convenable pendant la nuit lunaire.

Le RTG fournit la puissance électrique, ce générateur de modèle SNAP-27 (SNAP acronyme de Systems Nuclear Auxiliary Power Program) est composé d'un cylindre central de 46 centimètres de haut, de huit ailerons rectangulaires de rayonnement (pour le refroidissement) avec un diamètre (pris d'une extrémité à l'autre) d'un total de 40 cm. Le cylindre central possède un cylindre intérieur concentrique plus mince à l'intérieur, les deux cylindres sont attachés le long de leurs surfaces par 442 couples thermoélectriques à ressort en telluride de plomb, montés radialement sur la longueur des cylindres. La source d'énergie est une capsule de combustible d'approximativement 4 kg ayant la forme d'une longue tige, contenant du plutonium-238, et placée dans le cylindre intérieur du RTG par les astronautes pendant le déploiement.


Photo du fût extirpé de son emplacement.

Le RTG pèse avec sa capsule de combustible 17,236 kg et produit approximativement 70 W (DC) à un nominal de 16 V (63,5 W, après 1 an). Le plutonium-238 se dégrade avec une demi-vie de 89,6 ans et produit la chaleur. Cette chaleur est conduite du cylindre intérieur vers le cylindre externe par l'intermédiaire des thermocouples qui convertissent celle-ci directement en courant électrique. La chaleur excessive sur le cylindre externe est rayonnée dans l'espace par les ailerons. L'électricité est conduite par un câble à l'unité de conditionnement de puissance électrique et à celle de distribution d'énergie dans la station centrale, pour fournir la tension et la puissance correcte à chaque instrument.


Vue éclatée (partielle) du RTG.

Le RTG et son socle sur la surface lunaire.

Détail du mécanisme de thermocouple.


Générateur isotopique SNAP-27.
L'image montre la disposition des thermocouples (en jaune), le coeur isotopique (rouge) ainsi que les surfaces de rayonnement.





LES DIFFÉRENTES CONFIGURATIONS DE L'ALSEP, ET LEURS COORDONNÉES DE DÉPLOIEMENT


Apollo XII.

Apollo XIV.

Apollo XV.

Apollo XVI.

Apollo XVII


Mission
Date de déploiement
Lieu
Coordonnées exactes
Apollo XII
19 novembre 1969
Oceanus Procellarum
Latitude - 3°,01084 N, Longitude - 23°,42456 E
Apollo XIII
Mission annulée
/
/
Apollo XIV
5 février 1971
Fra Mauro
Latitude - 3°,64450 N, Longitude - 17°, 47753 E
Apollo XV
31 juillet 1971
Hadley Rille
Latitude 26°,13407 N, Longitude 3°,62981 E
Apollo XVI
21 avril 1972
Descartes
Latitude 26°,1341 N, Longitude 3°,6298 E
Apollo XVII
11 decembre 1972
Taurus - Littrow
Latitude 20°,19209 N, Longitude 30°,76492 E

source : NSSDC Master Catalog Display: Spacecraft.

Fréquences d'émissions des stations ALSEP (sens Lune - Terre, downlink):

Apollo XII
2278,5 MHz
Apollo XIV
2279,5 MHz
Apollo XV
2278,0 MHz
Apollo XVI
2276,0 MHz
Apollo XVII
2275,5 MHz

A savoir : La fréquence de la liaison montante (uplink) pour toutes les stations ALSEP est de 2119,0 mégahertz.

LES INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES

Le réflecteur laser (LRRR, LR3 ou LR cubed, acronyme de Laser Ranging Retroreflector) : composé essentiellement d' un grand nombre de prismes fixés dans une armature, le LR3 est l'une des plus simples et des plus réussies des expériences ALSEP. Il n'a aucune pièce mobile ou électronique. Sa fonction est de renvoyer simplement à la source les impulsions laser tirées de la Terre.
En mesurant le temps d'aller et de retour des impulsions laser, il est possible de déterminer dans une marge très proche (environs 6 pouces) la distance exacte entre la source de l'impulsion et la Lune. De ces données, il est alors possible de mesurer des choses telle que le mouvement tectonique de la plaque géologique et l'oscillation de la rotation de la Terre autour de son axe.


LR3 du vol Apollo XIV sur la surface lunaire.

Diagramme du LR3 du vol Apollo XV.

Développé par la Wesleyan University.
Expérience Apollo numéro S 078.
Discipline : système de mesure Terre - Lune.
Utilisé par les missions Apollo XI, XIV, XV.
Masse (en kg) : A - XI : 23,59 kg. Dimensions (en cm) : 29,2 par 68,6 par 66.
Masse : A - XIV : 20,41 kg. Dimensions : 30 par 63,8 par 64,8.
Masse : A - XV : 36,20 kg. Dimensions : 30 par 69,5 par 64,8 (plié), 30 x 105,2 x 64,8 (déployé).
Fabricant: Bendix.

Le gravimètre de surface lunaire (LSG, acronyme de Lunar Surface Gravimeter) : Cette expérience fait partie du coffret ALSEP du vol Apollo XVII et est prévue pour faire des mesures hautement précises de la façon dont la gravité de la Lune a changé avec le temps. Le but principal de cette expérience est de rechercher les vagues de gravité, phénomènes prévus par la théorie de la relativité d'Einstein. En outre, Il est aussi utilisé pour étudier les effets de la marée de la gravité terrestre sur la Lune et les effets sismiques. Malheureusement, l'expérience a échoué en raison d'une erreur de fabrication (emploi d'une valeur incorrecte [pour la gravité lunaire 1/6] dans les calculs des perches qui auraient mesuré les effets de gravité).


LSG sur site (Taurus - Littrow).

Vue en éclatée partielle du LSG.

Développé par l'Université du Maryland.
Expérience Apollo numéro S 207.
Discipline : physique spatiale, géologie lunaire et gravimétrie lunaire.
Utilisé sur la mission Apollo XVII.
Masse : 12,7 kg.
Dimensions : 27,7 X 25,4 X 38,4 cm (stocké).
Fabricants : Université du Maryland et Bendix.

Expérience sur la composition atmosphérique lunaire (LACE acronyme de Lunar Atmospheric Compostion Experiment ou LMS pour Lunar Mass Spectrometer, utilisé sur le vol Apollo XVII) : développé à l'université du Texas à Dallas, c'est un instrument conçu pour identifier la composition et les variations de l'atmosphère lunaire. Sa gamme de masse est de 1 à 110 amu (atomic mass units pour unités de masse atomique). Il est composé d'un spectromètre de masse de débattement magnétique à 3 canaux, d'une partie électronique, et d'un cache anti-poussière qui n'est pas commandé jusqu'à ce que la dernière charge explosive du LSPE ait détoné, 6 jours après son déploiement.

Développé par l'Université du Texas.
Expérience Apollo numéro S 205.
Discipline : atmosphère lunaire.
Masse : 9,1 kg.
Dimensions : 33,7 cm X 16,5 cm X 31,8 cm.
Fabricants : Université du Texas et Bendix.

Expérience sur les éjectas lunaires et les météorites (LEAM acronyme de Lunar Ejecta and Meteorites utilisé sur le vol Apollo XVII) : Les objectifs de l'expérience LEAM, sont de détecter les particules secondaires qui sont éjectées par des impacts de météorite sur la surface lunaire et de détecter les micrométéorites primaires elles-mêmes. Les 3 classes de particules rencontrées par le LEAM sont l'éjecta lunaire, les grains interstellaires, et les débris cométaires, qui peuvent être considérés sous le titre de poussière cosmique.
L'expérience mesure la vitesse, la direction radiante (de propagation), le moment, et l'énergie cinétique des particules, grâce à des détecteurs composés de rangées multicouches. L'appareil est composé de 3 sondes (est, ouest, haut). Il est monté sur 4 jambes et est relié à la station centrale de l'ALSEP par un câble.


LEAM sur site (vol Apollo XVII).

LEAM (voir sur le croquis en bleu explication gnomon).

Masse : 7,4 kg.
Dimensions : 32,3 x 30,5 x 19,8 cm, stocké.
Expérience Apollo n° S 202.
Développé par le Goddard Space Flight Center.
Discipline : géologie lunaire.
Fabricant : Bendix.

Le sismomètre passif (PSE acronyme de Passive Seismic Experiment) : l'instrument est composé d'un sismomètre conçu pour détecter des tremblements de lune et des impacts. On le considère comme une partie de l'EASEP du vol Apollo XI. Il contient 3 sismomètres longue période avec des périodes raisonnantes de ~15 secondes, aligné orthogonalement pour mesurer le mouvement extérieur dans 3 dimensions, et un axe simple, sismomètre courte période, sensible au mouvement vertical à des fréquences plus élevées (période résonnante de ~1 seconde). Plus tard sur l'ALSEP la fréquence du détecteur simple vertical (sismomètre courte période) fut de 0,05 à 10 Hz et celle des 3 détecteurs orthogonaux de 0,004 à 3 hertz. Il repose sur un tabouret de support, qui soulève l'unité au dessus de la surface. Une jupe de Mylar entoure l'unité pour réduire l'inclinaison thermique induite de la surface locale autour de l'appareil. L'instrument du vol Apollo XI fonctionnait grâce à des panneaux solaires, les suivants furent alimentés par le RTG.


PSE sur site (vol Apollo XVI).

Vue raprochée du PSE (vol Apollo XV).

Développé par le Marine Biomedical Institute/Galveston, Texas.
Fabricants : Teledyne, Bendix.
Expérience Apollo n° S 031.
Discipline : sismomètre lunaire.
Utilisé par les missions Apollo XII, XIV, XV, et XVI.
Masse : 11,5 kg.
Hauteur : 29 cm.
Diamètre : 23 cm (la jupe de Mylar n'est pas pris en compte).

Expérience sur les particules chargées de l'environnement lunaire (CPLEE acronyme de Charged Particle Lunar Environment Experiment) : déployé lors de la mission Apollo XIV sur le site de Fra Mauro.
Cette expérience est conçue pour mesurer les flux ambiants de particules chargées, électrons et ions, avec des énergies dans une gamme de 50 à 50 000 eV. Une des fonctions les plus stables est d'observer la présence d'électrons à énergie basse chaque fois que le site est illuminé par le Soleil. La variation se produisant pendant l'éclipse lunaire a mis en évidence que c'étaient des photoélectrons libérés de la surface lunaire. Le CPLEE se compose d'un boitier contenant 2 analyseurs de particules chargées semblables, orientés dans des directions différentes pour une exposition minimale au chemin écliptique du soleil. Chaque coffret de détection possède six détecteurs de particules (cinq pour fournir l'information sur la distribution d'énergie des particules et le sixième fournit une haute sensibilité aux flux de particules basses énergies) 2 blocs haut voltage différents programmables, et d'autres circuits. Il est soutenu par des jambes de maintien.


CPLEE sur site (Fra Mauro, Apollo XIV).

Développé par la Rice University.
Expérience Apollo n° S 038.
Discipline : vent solaire, radiation des particules chargées.
Masse : 2,5 kg
Dimensions : 28,7 x 21,6 x 11,4 cm, stocké, 46 cm de haut déployé.
Fabricant : Bendix.

Magnétomètre de surface lunaire (LSM acronyme de Lunar Surface Magnetometer) : le but du magnétomètre (ou magnétocompteur.. au choix) est de mesurer le champ magnétique sur la surface lunaire et de déterminer à partir de ces mesures certaines des propriétés électriques intérieures (en profondeur) de la Lune. Cette expérience a également aidé à élucider l'interaction entre le plasma solaire et la surface lunaire. Le champ magnétique de la Terre se prolonge également à l'orbite de la Lune. Ainsi, pendant que la Lune traverse la "ligne de choc ou bow shok" de la Terre (avec le vent solaire), celui ci est détecté par le LSM.


LSM sur site (Apollo XVI).

Ligne de choc vent solaire versus champ magnétique terrestre.

Développé par le Ames Research Center.
Expérience Apollo n° S 034.
Utilisé par les missions Apollo XII, XV, XVI.
Discipline : magnétométrie lunaire.
Masse : 8,6 kg.
Dimensions : 25 x 28 x 63 cm, stocké.
Bras ou perches (x3): 0,91 cm de long (~ 3 pa).
Fabricant : Naval Ordinance Lab, NASA Ames Research Center, Philco - Ford.

Détecteur d'ions suprathermiques (SIDE acronyme de Suprathermal Ion Detector) : Le SIDE mesure les énergies et les masses des ions chargés positivement près de la surface de la Lune et étudie également l'interaction entre le vent solaire et la Lune pendant que celle-ci se déplace dans le champ magnétique de la Terre. La seule différence principale entre les instruments sur Apollo XII, XIV, et XV, est la gamme de masse qu'ils ont couverte, avec une gamme totale entre 1 et 1000 unités de masse atomique (1 unité de masse atomique est la masse d'un proton).
Le SIDE mesure des ions avec des énergies de moins de 50 volts d'électron, correspondant aux vitesses de moins de 69 kilomètres par seconde. Des particules plus énergiques sont étudiées par le CPLEE sur Apollo XIV et par le détecteur de rayon cosmique sur Apollo XVI et XVII.


SIDE sur site (vol Apollo XV).

Développé par la Rice university.
Expérience Apollo n° S 036.
Discipline : étude de l'atmosphère lunaire, vent solaire, rayonnement, vulcanologie lunaire, Science de la magnétosphère terrestre, impact environnemental humain sur la Lune.
Utilisé sur les missions Apollo XII, XIV, XV.
Masse : 8,5 - 8,8 kg.
Dimensions : 38,9 x 33,0 x 11,4 cm. Une fois déployée, la surface supérieure se trouve à 51 centimètres au-dessus de la surface lunaire.
Fabricant : Time Zero Corp. (formerly Marshal Laboratories).

Cathode froide jauge d'ions (CCIG acronyme de Cold Cathode Ion Gauge) : L'expérience est à l'origine conçue pour être contenue dans le même boîtier que le SIDE, mais le puissant aimant qu'elle utilise interfère avec le bon fonctionnement du SIDE. Cette expérience consiste en un petit dispositif (boîtier) rattaché par un câble au détecteur d'ions suprathermiques (SIDE). A la différence du SIDE, ce dispositif est conçu pour mesurer seulement la quantité (pression) de l'atmosphère lunaire effilée, seulement la quantité de gaz peut être mesurée avec cette unité, non sa composition. Des pressions entre 10-6 et 10-12 peuvent être mesurées. L'unité sensitive de base se compose d'un arrangement coaxial d'électrode. Comme le gaz est ionisé dans l'instrument, le courant résultant est une mesure de la densité du gaz dans la jauge. La jauge a été scellée pour le déploiement et ouverte par une charge de pétard.


Sur site (Fra Mauro, Apollo XIV).

Cold Cathode Ion Gauge.

Développé par l'Université du Texas.
Expérience Apollo n° S 058.
Discipline : étude de l'atmosphère lunaire.
Utilisé pendant les missions Apollo XII, XIV, XV.
Masse : 5,7 kg.
Dimensions : 34,0 x 11,7 x 30,5 cm.
Fabriquant : The Norton Co., Time Zero Corp.

Spectromètre de vent solaire (SWS acronyme de Solar Wind Spectrometer) : Le détecteur dans le SWS est une coupe de Faraday qui mesure le flux de particules chargées entrant dans la coupe. On utilise un ensemble de 7 coupes (détecteur) pour que l'appareil soit sensible dans n'importe quelle direction et pour s'assurer de la distribution angulaire, un dirigé verticalement et les autres rangés autour de lui (sur la circonférence de l'appareil) montés à 60° par rapport à la verticale.
Le but était de comparer les propriétés du vent solaire sur la surface lunaire à ceux mesurées dans l'espace près de la Lune, pour déterminer s'il y avait des effets subtils de la Lune sur les propriétés du vent solaire, et pour relier ces derniers aux propriétés de la Lune, à l'étude du mouvement des vagues ou les discontinuités dans le vent solaire en mesurant les intervalles de temps entre l'observation des changements des propriétés de plasma à la lune et à la Terre, pour faire les inférences quant à la longueur, la largeur, et la structure de la queue magnétosphérique de la Terre à partir des mesures continues faites pendant 4 ou 5 jours autour de la période de la pleine Lune.


SWS sur site (Apollo XV).

Développé par le Jet Propulsion Lab.
Expérience Apollo n° S 035.
Discipline : étude du vent solaire, physique solaire et magnétosphère terrestre.
Utilisé pendant les missions Apollo XII, XV.
Masse : 5,3 kg.
Dimensions : 35,6 x 22,9 x 43,2 cm déployé.
Fabriquant : JPL/Electro-Optical Systems Pasadena, CA (Bendix - intégration dans l'ALSEP).

Expérience sur le flux (écoulement) thermique (HFE acronyme de Heat Flow Experiment) : Cette expérience est conçue pour faire des mesures de la température et des propriétés thermiques du sous-sol lunaire proche, afin de déterminer le taux auquel la chaleur s'échappe de l'intérieur de la Lune. Cette perte de chaleur est directement liée au taux de production de chaleur interne et au profil de température interne; de là, les mesures ont eu comme conséquence les informations sur l'abondance de radio-isotopes d'une grande longévité dans la Lune et ont augmenté la compréhension de l'évolution thermique du corps.
Les mesures essentielles sont faites par deux sondes qui sont placées dans des trous perforés dans le sous-sol (les tiges de fore sont laissées dans la terre, aussi), espacées de ~10 m. Chaque sonde est composée de 2 sections de 50 centimètres de long presque identiques. Chaque section de chaque sonde d'écoulement de la chaleur possède deux thermomètres différentiels précis (+/-0.001 K) qui mesure des différences de température entre des points séparés par 47 et 28 centimètres. Les segments d'investigation contiennent aussi les appareils de chauffage qui fournissent la chaleur pour mesurer la conductibilité thermique. L'électronique est contenue dans une boîte séparée qui repose sur la surface lunaire et est connectée à la station centrale ALSEP.


Foreuse lunaire.

Rajout d'un foret (Apollo XV).

Développé par la Columbia University.
Expérience Apollo n° S 037.
Discipline : géologie lunaire, étude des flux thermiques.
Utilisé pendant les missions Apollo 15, 16, 17
Masse : 9,9 kg (boitier electronique, 4,6 kg)
Dimensions : sonde (2) - 4 sections x 50 cm, (stocker 8,6 x 11,4 x 64,8 cm).
Boitier électronique : 28 x 25 x 24 cm.
Fabricants : Columbia University, Arthur D. Little, Martin-Marietta.


Schéma des sondes.

Expérience séismique active (ASE acronyme de Active Seismic Experiment): 3 éléments la compose, une série de 3 géophones, ceci permet le profilage de la structure interne de la Lune à une profondeur de ~ 460 M, et deux sources sismiques: un dispositif activé par l'astronaute (une masselotte contenant 21 petits initiateurs explosifs) ainsi qu'un lanceur de grenades (genre mortier), capable de lancer 4 grenades aux temps et distances (150, 300, aux 900, et 1500 m) connus du sismomètre. L'activité sismique normale à haute fréquence est surveillée avec les géophones. L'électronique pour l'expérience se trouve dans la station centrale de l'ALSEP.


Masselotte.

Joe Engle à l'entrainement avec la masselotte.

Mortier lunaire.

Développé par la Stanford University.
Expérience Apollo n°S 033.
Discipline : géologie lunaire.
Apollo missions XIV, XVI.
Masse (MPA) : 11,2 kg.
Fabricants : Bendix (lanceur de grenades fabriquer par Space Ordnance Systems, Inc.).

Le gravimètre transversal expérimental (Traverse Gravimeter Experiment) est une expérience unique transportée par Apollo XVII, il était monté sur la géo-pallette à l'arrière du LRV. L'objectif principal du TGE était de faire des mesures de gravité relative à un certain nombre de sites dans la zone d'atterrissage Apollo 17, et d'utiliser ces mesures pour obtenir des informations sur la sous-structure géologique. L'objectif secondaire était d'obtenir la valeur de la gravité au site d'atterrissage par rapport à une valeur connue avec précision sur la Terre.
Ces deux objectifs ont été réalisés avec succès par l'expérience. Un lien de gravité a été obtenu entre le site d'atterrissage de Taurus-Littrow et la Terre avec une exactitude évaluée d'environ 5 mgal. Les mesures de gravité relatives qui peuvent être utilisées pour déduire l'infrastructure du secteur ont été obtenues aux stations visitées pendant chaque période d'activité extravéhiculaire (EVA).

Développé par Draper Labs du MIT.
Discipline : géologie lunaire.
Expérience Apollo n° S 199.
Utilisé uniquement pendant la mission Apollo XVII.
Masse : 14,6 kg.
Dim : 50,8 x 27,9 x 24,8 cm.

L'ensemble TGE se compose d'un ensemble d'instruments, d'un pack de batterie, d'un revêtement thermique, d'un cadre interne. La structure externe comprend une poignée de transport et de montage. Il est équipé d'un petit radiateur et d'un ensemble de lecture, de 3 touches d'opération, un interrupteur de basculement de puissance et de trois petites jambes à la base pour les opérations au large du LRV.



LES ACCESSOIRES

Il y a 3 outils manuels principaux utilisés avec l'ALSEP. Deux d'entre eux sont des outils ayant une seule fonction :
- l'outil de manipulation pour le couvercle étanche du RTG SNAP-27 et l'outil de transfert du combustible radio-isotopique. Ils sont employés pour la mise en œuvre du générateur thermoélectrique radio-isotopique.



Outil de manipulation pour le couvrecle étanche du RTG.

Outil de transfert pour le combustible radioisotopique.

Le troisième, l'outil manuel universel (UHT), est conçu pour s'adapter dans les douilles qui se trouvent sur les expériences de l'ALSEP et de tout faire pour enlever des boulons de Boyd, sur les ouvertures, ainsi que de diriger correctement les expériences sur leur emplacements. L'UHT est également adapté pour être employé comme outil de prélèvement à partir du LRV (astronautes assis) sur Apollo XVII aussi bien qu'un outil de prélèvement lors d'excursion à pied.


UHT fixé à l'outil de prélèvement (excursion à pied).

UHT utilisé comme outil de prélèvement à partir du LRV.

Appareil-photo Apollo de surface à plan rapproché (ALSCC, acronyme d'Apollo Lunar Surface Close-up Camera) : surnommé la "caméra en or" (Gold camera) d'après le nom de son concepteur Tommy Gold, l'ALSCC prend des paires stéréos de photos en gros plan de la surface lunaire. Ces images sont employées pour aider à déterminer les propriétés des sols lunaires.
Bien que cet appareil-photo ne soit pas, techniquement parlant une partie de l'ALSEP, je l'ai inclu ici pour sa clarté (l'auteur) . L'ALSCC est une unité de « but et de pousse » qui demande peu de temps aux membres d'équipage pour le faire fonctionner. Il est d'un seul bloc, exigeant seulement qu'un membre d'équipage enlève le magasin de film une fois celui-ci terminé.


ALSCC (Apollo Lunar Surface Close-up Camera).

ALSCC sur site (Apollo XII).

Pour la partie accessoires: photos et texte (NASA et myspacemuseum.com)




À savoir : seulement les LM des vols Apollo XII à XVII emportaient des RTG pour les instruments scientifiques de l'ALSEP, celui du vol Apollo XIII fut perdu en mer lors du retour mouvementé de l'équipage. Les instruments (l'EASEP) emportés par Apollo XI avaient des panneaux solaires. Les LM des vols Apollo IX et X n'emportaient pas d'instrument, et donc pas de RTG.

ALSEP, acronyme de: Apollo Lunar Surface Experiments Package (coffret Apollo d'expériences scientifiques lunaires).

RTG : Radioisotopic Thermoelectric Generator (générateur thermoélectrique radio-isotopique utilisant du plutonium comme combustible).

Telluride : combinaison du tellure avec des éléments. Le tellure est un métalloïde argenté, cassant, facilement pulvérisé. C'est un élément relativement stable, insoluble dans l'eau et dans l'acide chlorhydrique, soluble dans l'acide nitrique et dans l'eau régale.
Il se combine avec l'hydrogène ou certains métaux pour former des dérivés telluriques, comme l'hydrure de tellure H2Te et le tellure de sodium Na2Te (dans notre cas le thermocouple [Te/Pb]).

Gnomon : c'est le premier instrument utilisé en astronomie. C'est une simple tige verticale plantée sur un plan horizontal. Il est connu depuis la plus haute antiquité (égyptiens, chaldéens, grecs). Au cours de plusieurs missions Apollo, il était nécessaire d'orienter des instruments de mesures (de vent solaire, par exemple) posés sur la surface lunaire. Le gnomon permettait, par la mesure de son ombre comparée à ses propres dimensions, de trouver des angles d'inclinaison. Le gnomon est l'ancêtre du cadran solaire.


Un gnomon sur la Lune

page 2