LES MANOEUVRES DE RÉCUPÉRATION
(partie 02 : extraction et récupération des astronautes)
Un hélicoptère (outre ceux déstinés pour le déploiement des nageurs, les prises de vues photographiques et le rôle de superviseur aérien) sera consacré à la récupération des astronautes. L'hélicoptère de récupération "RECOVERY" transporte un médecin de la NASA spécialement formé pour aider à l'évacuation des astronautes en cas de besoin. L'hélicoptère transporte également les gilets de sauvetage et les BIGs (tenues de confinement biologique) des astronautes, qui les revêtiront avant d'évacuer du CM.
Après le gonflage du radeau de récupération et sa fixation au collier de flottaison, deux des nageurs se déplacent à une courte distance du côté du vent et se tiennent prêts à aider à la récupération des astronautes en cas de besoin. Le troisième nageur se positionne dans le radeau de manière à pouvoir assister les astronautes lors de l'évacuation et de la fermeture de l'écoutille.
En réponse au signal du nageur chargé de l'évacuation (le nageur dans le radeau), l'hélicoptère de récupération lui fait passer, par la nacelle de secours, un sac étanche contenant les gilets de sauvetage et les BIGs nécessaires aux astronautes. Quand l'équipement est livré au radeau, l'hélicoptère se met en position "ready" et attend le signal du nageur afin de commencer la récupération des astronautes.
Avec les préparatifs terminés, le nageur en charge de l'évacuation entre en contact avec l'équipage du CM au moyen du nageur radio ou de signaux manuels et demande qu'ils ouvrent l'écoutille. En suivant une procédure préétablie, le nageur ouvre brièvement la "trappe", passe les BIGs et les gilets de sauvetage aux astronautes et la referme rapidement, à la suite il applique autour de l'ouverture une solution d'iode. Dans des conditions normales, les astronautes revêtent leurs BIGs et leurs gilets dans le CM. Après que ceux-ci soient revêtus, l'écoutille est à nouveau ouverte et les astronautes procédent à l'évacuation, gonflant leurs gilets en montant dans le radeau. Les membres de l'équipe de récupération aspergent et frottent les astronautes et les uns les autres avec une solution d'hypochlorite de sodium.
Anecdote : Dans le cas d'Apollo 11, cette étape du processus ne s'est pas très bien déroulée. Les pulvérisateurs de décontamination se sont bloqués en position ouverte, ce qui a entrainé le déversement d'une grande partie de la solution de décontamination dans la mer, dans les radeaux et sur le collier flottant du CM, ayant pour conséquence : des surfaces devenues extrêmement glissantes. De plus, selon un rapport, les nageurs ont constaté que le décontaminant, l'hypochlorite de sodium, caussait des nausées et une irritation des yeux.
L'opérateur du treuil doit commencer à descendre la nacelle quand l'hélicoptère s'approche du radeau. Lorsque la nacelle se trouve sur la plate-forme du radeau, l'opérateur doit donner du mou au câble de treuillage et attendre un signal du nageur pour commencer à hisser. Aussitôt que ce signal est reçu et que l'hélicoptère est directement au-dessus, l'opérateur commence à hisser la nacelle et en informer le pilote.
Le pilote devra alors enclencher le coupleur d'altitude pour gagner approximativement 4,50 m d'altitude. Il devra aussi amorcer une dérive vers la gauche afin d'éviter de dériver au-dessus du CM car le membre d'équipage ne sera pas en mesure de diriger le pilote une fois l'opération d'hélitreuillage commencée.. Une fois le premier astronaute à bord de l'hélicoptère, on utilisera les même procédures pour récupérer les deuxième et troisième astronautes. Les radeaux et les équipements, une fois décontaminés seront coulés sur place.
LA RÉCUPÉRATION DU CM PAR LE NAVIRE PRINCIPAL
Une fois les astronautes récupérés et sécurisés à bord de l'hélicoptère, commence alors les manoeuvres de récupération du CM par le navire principal.
A) Le navire est ammené sous le vent sur une trajectoire inverse et parallèle à celle du CM, pour que celui-ci soit positionné environ de 30 à 60 m du bord de récupération du bateau.
B) Le navire est ensuite manoeuvré de sorte qu'il sera finalement arrêté à l'avant d'environ 10 degrés vers la droite de la direction du vent et avec le CM environ 60 m du côté tribord du navire sur le devant de la zone de récupération. Cela permettra au bateau d'offrir une protection contre le vent pendant les opérations de récupération et réduira les manœuvres nécessaires en restant à côté du CM et des plongeurs.
En raison du positionnement critique de la capsule pour la récupération, le navire ne devra pas hésiter à faire une deuxième approche de celle-ci au cas où la première ne soit pas optimale pour une opération de récupération.
C) Le chef d'équipe des nageurs de combat placera ses hommes afin de recevoir un filin messager après que le bateau de récupération les abordera. Le filin qui est plié à la ligne de halage (avec le crochet Mercury attaché) est tiré vers le CM.
On utilise les signaux d'avertissement suivants pour l'envoi du filin vers le CM, ils sont soigneusement observés par tout le personnel concerné :
- quand les nageurs sont prêts à recevoir le filin, le chef d'équipe le signale par un pouce levé.
- quand le personnel naviguant est prêt à faire feu, il le signale par une pagaie verte brandie ou un feu vert déclenché du pont.
Les signaux de tir : Immédiatement avant que le filin messager ne soit tiré par le fusil lance-amarres, le personnel du navire brandira une pagaie rouge ou déclenchera un feu rouge du pont, et sonnera trois coup brefs d'un sifflet de police sur le système de haut-parleur. Si le projectile rate sa cible (le CM) ou si il y des ratés de l'arme, les signaux de tirs sont répétés et un autre projectile est tiré.
D) Lorsque le filin est retrouvé par les plongeurs, ils tireront le câble de halage jusqu'au CM et enclencheront le crochet Mercury sur la protection du moteur RCS. Ils dégonfleront alors l'ancre flottante, la traîneront dans un radeau et donneront un signal (pouce levé) au navire de commencer le remorquage du CM.
G) Comme le plongeur sur le CM reçoit le crochet de récupération, il se débarrasse des câbles de stabilisation et les tend à un autre plongeur sur le collier qui les attache à l'anneau de fixation de l'ancre flottante. Le plongeur sur le CM engage alors le crochet dans la boucle de récupération.
Le crochet des câbles de stabilisation doit être attaché directement à l'anneau du CM, mais pas les crochets de l'ancre. Les câbles de stabilisation sont tendus par l'élévateur jusqu'à ce que le CM soit hissé hors de l'eau, moment précis auquel l'angle d'un des câbles de stabilisation est décalé vers une position plus favorable.
H) Les nageurs de combat s'éloignent du CM, avant que l'opération de levage ne soit engagée.
I) Au cours de la phase initiale de levage, l'oscillation du CM est réduite par les câbles de stabilisation. Le personnel du navire continue à stabiliser les câbles jusqu'à ce que le collier de flottaison soit enlevé et le CM placé sur son chariot.
EXIGENCES RELATIVES AUX ESSAIS POST-VOL
Un document sur les exigences liées aux essais après le vol (Postflight Test Requirements Document) est élaboré avant chaque mission. Ce document défini les différentes activités à effectuer lors de la phase d'essai post-vol. Les exigences proviennent de l'expérience acquise lors des vols précédents et des résultats d'une enquête réalisée avant chaque mission pour identifier les besoins particuliers des spécialistes des sous-systèmes du module de commande. Les tâches à effectuer qui ne figurent pas dans le document sur les exigences des essais après le vol sont autorisées par une demande approuvée d'utilisation du matériel du vaisseau spatial Apollo (ASHUR pour Apollo Spacecraft Hardware Utilization Request). Un ASHUR codifié est préparé avant chaque vol afin de déterminer la disposition des objets rangés dans le CM.
Selon l'ASHUR, l'équipe de récupération est chargée de retirer certains objets pendant que le CM est à bord du navire de récupération et de les renvoyer par messager au MSC. Il est également demandé dans l'ASHUR que différents objets soient retirés au MSC (dans le cas des trois missions d'atterrissage lunaires pour lesquelles l'isolement biologique du CM est requis) ainsi qu'à l'usine du constructeur. Un ASHUR supervise et autorise les tests d'anomalies post-vol. Dès que l'équipe d'évaluation de mission a identifié les exigences du test, les demandes d'utilisation du matériel du vaisseau spatial Apollo sont préparées et transmises soit au constructeur de l'engin spatial, soit à l'organisme responsable du MSC.
OPÉRATIONS DE POST-RÉCUPÉRATION
Les opérations de post-récupération du CM sont commencées dès que possible après que le CM se soit retrouvé et sécurisé à bord du navire de récupération. L'activité principale de l'équipe de récupération est la préparation du CM pour son retour au MSC ou à l'installation du constructeur. Cette activité comprend la photographie de l'extérieur et de l'intérieur du CM, la documentation des observations et des inspections, la vérification de l'arrêt électrique du CM, l'enlèvement et l'accélération du retour des données et de l'équipement spécifié. L'écoutille du CM sera ouverte par un membre de l'équipe de récupération de la NASA qui réalisera les opérations de post-récupération. Les opérations extérieures et l'inspection du CM seront accomplies par des membres de l'équipe de la NASA.
Les principales tâches accomplies, comprennent :
(a) Laver l'extérieur du module de commande avec de l'eau douce ;
(b) Ouvrir les écoutilles ;
(c) Obtenir des échantillons microbiens sur les surfaces intérieures ;
(d) Inspecter visuellement l'intérieur et l'extérieur ;
(e) Photographier l'intérieur et l'extérieur ;
(f) Enregistrer les instruments (cadrans, jauges) et les positions des commutateurs ;
(g) Arrêt des systèmes et mise hors tension ;
(h) Échantillonner l'eau potable et les eaux usées ;
(i) Inspecter les supports amortisseurs des couchettes ;
(j) Inspecter les aides à la récupération pour un déploiement approprié ;
(k) Obtenir des échantillons de tout liquide trouvé sur la cloison arrière de la cabine ;
(l) Ranger les antennes à très haute fréquence (VHF) et la balise clignotante ;
(m) Retirer les sacs de redressement (si déployés) ;
(n) Effectuer une recherche sur les radiations ;
(o) Enlever les échantillons lunaires, les expériences, les caméras, les pellicules, le matériel d'enregistrement de données, et le matériel de l'équipage pour codifier l'ASHUR ;
(p) Retirer les panneaux d'accès au RCS ;
(q) Vider l'eau de mer de la zone toroïdale (compartiment arrière) et rincer à l'eau douce ;
(r) Dépressuriser les réservoirs du système RCS
;
(r) Sécurisation de l'écoutille.
Quand il s'agit de préserver des éléments de preuve susceptibles d'être détruits ou dégradés, des activités supplémentaires sont entreprises.
Les procédures post-récupération sont préparées avant chaque mission afin d'être utilisées par l'équipe de récupération. Ces procédures reposent sur le document intitulé "Postflight Test Requirements". Au cours de l'exécution des procédures de récupération à bord du navire de récupération, un représentant de l'équipe d'évaluation de mission est disponible au centre de contrôle de mission afin de répondre aux questions de l'équipe de récupération. L'équipe de récupération reporte des observations et des problèmes importants à l'équipe d'évaluation de mission et réalise d'autres tâches lorsque le représentant de l'équipe d'évaluation leur en fait la demande.
Au cours de la première série d'opérations de récupération, les rapports sur les opérations de post-récupération et les observations ne sont pas assez exhaustifs et les informations ne sont pas fournies à l'équipe d'évaluation de mission aussi rapidement que prévu.
Suite à des échanges entre les membres de l'équipe d'évaluation de mission et l'équipe de récupération, les mesures suivantes sont mises en place afin de résoudre le problème. Dès que possible, l'équipe de récupération fournit des renseignements en se basant sur une liste de questions préparées avant le vol qui intéressent immédiatement l'équipe d'évaluation de la mission.
Le MSC reçoit par messager un document annoté contenant les procédures post-récupération et d'autres données du navire de récupération, et des copies de ce document sont mises à la disposition de l'équipe d'évaluation de mission.
Des photographies et des films sont pris lors des opérations de post-récupération. Des photographies sont prises de tous les systèmes accessibles du CM , de l'équipement enlevé du CM et de n'importe quelles anomalies trouvées.
OPÉRATIONS MENÉES PAR LA CONSTRUCTEUR
Les essais post-vol sont principalement réalisés par le constructeur (North America, qui est le concepteur et le fabriquant du CM) ainsi que par les sous-traitants.
Pour la première série de développement des missions Apollo, NAA effectue trois types de tests post-vol : les tests de référence, de référence delta et les tests d'anomalie.
Les tests de référence sont définis dans le contrat de base et sont réalisés sur chaque module de commande, peu importe le type de mission. Les tests de référence delta comprennent des tests additionnels qui ne sont pas mentionnés dans le contrat initial. Ces tests sont sont propres à une mission spécifique et sont indispensables afin d'évaluer des aspects particuliers de la performance des engins spatiaux.
Le document "Postflight Test Requirements" identifie les essais de référence delta, et l'entrepreneur obtient une autorisation de modification de contrat pour les réaliser sur chaque engin spatial.
À mesure que le programme Apollo progresse, les tests de référence delta sont supprimés et le contrat est modifié afin de diminuer les exigences de test de référence. En comparant les listes de tests de référence et de référence delta qui sont prévues pour les missions Apollo AS-202 et Apollo 12 (voir tableau ci-dessous), on peut observer l'ampleur de la réduction.
L'objectif principal du document sur les exigences d'essais après vol, après l'élimination des essais de référence delta comme exigences d'essai après vol, est de définir les exigences à remplir par les équipes de récupération et de désactivation (même si les exigences du test de référence de l'entrepreneur sont toujours incluses en tant qu'information générale). Les tests d'anomalie nécessaires pour étudier et résoudre les problèmes de la mission. Les tests de référence ont été supplantés par les tests d'anomalie.
Mission AS-202 Tests de référence Les tests de référence suivants ont été effectués sur le module de commande de la mission AS-202. 1) Effectuer une inspection visuelle du compartiment de l'équipage, du bouclier thermique arrière, des surfaces du pont avant, des surfaces des hublots, des buses du RCS, des sorties de ventilation, des l'ombilicaux et de toute zone endommagée ou inhabituelle. 2) Photographier toutes les zones internes et externes du module de commande. Photographier les zones endommagées et inhabituelles apparaissant en détail. 3) Vérifier que tous les dispositifs pyrotechniques sont sécurisés à la réception du CM à l'installation du constructeur. Enlever tous les dispositifs pyrotechniques non tirés, effectuer les vérifications de la résistance des fils de pont et expédier les pièces pyrotechniques au MSC pour analyse. |
Apollo 12 Les tests de référence suivants ont été effectués sur le module de commande du vol Apollo 12. 1) Effectuer une inspection visuelle des dommages structuraux et de câblage. 2) Effectuer une inspection visuelle du compartiment de l'équipage, des écoutilles, du système de protection thermique, des surfaces du pont avant, des surfaces des hublots, des buses du RCS, des sorties d'évent, des ombilicaux et des zones endommagées ou inhabituelles. En outre, inspecter visuellement les disjoncteurs, les commutateurs et les cadrans des panneaux d'affichage et de commande. 3) Photographier toutes les zones internes et externes du CM. Les zones endommagées et inhabituelles seront photographiées en détail.
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Le constructeur élabore un programme de tests et d'activités avant chaque mission. (à l'exception des tests d'anomalie) à réaliser une fois que le module de commande est retourné. Au terme d'une mission et pendant la période d'évaluation post-vol, les ASHUR sont préparées pour définir les tests d'anomalie. Ces informations sont envoyées au fabricant, qui établit un calendrier quotidien de tous les tests nécessaires. Le calendrier de test du constructeur est modifié pour refléter la priorité relative de tous les essais et garantir que tout essai réalisé pour étudier une anomalie ne perturbe pas d'autres anomalies qui seront examinées ultérieurement.
Dans les installations du constructeur, la durée des essais post-vol varie de 30 à 90 jours, en fonction du nombre et de l'étendue des essais d'anomalie. Au besoin, on consacre un à trois quarts du temps de travail quotidien à accélérer les essais et à fournir des données de test pour soutenir la mission suivante. Il est essentiel de repérer rapidement les modifications des engins spatiaux causées par des anomalies afin d'éviter de retarder les vols à venir. Durant la période de test après le vol, le constructeur est tenu de fournir des rapports de situation quotidiens. Les rapports décrivent le travail effectué, les résultats obtenus et l'activité prévue pour le jour suivant. Le constructeur est tenu de présenter un rapport d'ingénierie sommaire dans les deux semaines suivant la fin de chaque essai. Ce rapport représente la documentation finale de l'ASHUR qui définit les critères pour un test spécifique. Les membres compétents de l'équipe d'évaluation de mission reçoivent des exemplaires de ce rapport afin qu'ils puissent l'examiner et l'approuver.
Dans l'installation du constructeur, les essais post-vol incluent des tests fonctionnels des éléments de l'engin spatial ainsi que des tests des systèmes intégrés. Les tests post-vol ne sont pas effectués avec l'équipement de vérification automatique des engins spatiaux, car ils ne sont pas aussi étendus que le contrôle en amont. Les fabricants des composants sont généralement responsables des analyses de défaillances des assemblages électroniques et des composants du système. Les rapports de mission individuels décrivent les tests d'anomalie réalisés sur le CM. L'engin spatial effectue toutes ses opérations en respectant les procédures d'assurance qualité. Les écarts observés lors des tests post-vol sont consignés dans des dossiers de non-conformité post-test et sont traités en respectant les procédures de fiabilité et d'assurance qualité.
Au début du programme d'essais post-vol, un problème majeur a été que, en raison de priorités limitées, le temps requis pour traiter les ASHUR, effectuer les essais et fournir les résultats à l'équipe d'évaluation de mission a été plus long que prévu. Plus précisément, le constructeur n'a pas collaboré avec les sous-traitants afin de renforcer et d'accélérer l'analyse des problèmes après le vol. Le constructeur a résolu le problème de manière satisfaisante en émettant des modifications contractuelles, ce qui a conduit à une accentuation des essais post-vol. Un ingénieur résident de la NASA a été affecté à l'installation d'essais post-vol, ce qui a joué un rôle crucial dans la mise en place d'une opération qui a suffisamment soutenu les fonctions des tests post-vol.
Filin messager : câble de petit diamètre, servant de guide pour faire passer un autre cordage de plus gros diamètre, puis finalement une aussière ou une remorque (aussière de fort diamètre spécialement conçue pour le remorquage des navires).
Sources : Apollo Recovery Ops Manual PDF. Texte de Paul Cultrera, tous droits réservés.