LE SYSTEME D'ATTERRISSAGE (Earth Landing System, ELS)
Sa fonction : Il confère un "amerrissage" (sachant que tout les vols reviennent en chute contrôlée sur l'océan) sûr, au CM ainsi qu'aux astronautes.
Plusieurs moyens d'aide à la récupération sont activés après l'amerrissage (splashdown), ils sont intégrés au système, celui ci se trouve à la périphérie du tunnel d'amarrage, sur le plateau d'équipements du compartiment avant.
Les opérations sont normalement automatiques, réglées et activées par un système de contrôle séquentiel (elles peuvent être activées manuellement par les astronautes).
Pour une rentrée atmosphérique normale, les opérations commencent par l'éjection du bouclier thermique avant (l'apex), quand le CM se trouve à une altitude 7296 m.
Le système parachute de l'apex L'incorporation d'un système de parachute afin d'accélérer la séparation du bouclier thermique avant du Block II est un peu plus complexe que la même modification au système du Block I. La forme conique du bouclier thermique avant du Bloc I a permis l'installation du mortier à parachute directement sous le sommet du couvercle. Avec les dispositions d'amarrage du Bloc II, le bouclier thermique avant prend la forme d'un tronc de cône qui nécessite l'installation de l'ensemble du mortier sur sa paroi intérieure. Cette installation est encore compliquée par l'obligation de retarder le tir du mortier jusqu'à ce que le bouclier thermique avant se soit suffisamment séparé du CM pour permettre au parachute d'être éjecté à travers l'ouverture du tunnel d'amarrage du bouclier thermique avant sans heurter le haut du tunnel d'amarrage. Cette exigence est satisfaite en incorporant un circuit de mise à feu temporisé, activé par des cordons (longes) fixés au bouclier thermique avant : le courant de mise à feu est transmis du CM aux initiateurs pyrotechniques du mortier par un ombilical déployé à partir du bouclier thermique lorsque celui-ci se sépare du CM. Étant donné que le mortier est monté sur la paroi intérieure du bouclier thermique, l'installation d'une rampe au-dessus du mortier est nécessaire pour dévier le parachute afin qu'il passe sans encombres à travers l'ouverture du tunnel d'amarrage. Le parachute utilisé est un parachute annulaire Apollo classique de 2,19 m (7,2 ft) de diamètre, identique à celui utilisé pour extraire les parachutes principaux. Pour réduire les charges, le parachute comporte un enrouleur fixe ou permanent afin de réduire sa surface de traînée effective. En raison de la limitation de volume dans le compartiment avant du CM, le mortier pilote conventionnel de forme cylindrique ne peut être utilisé. En déplaçant certains équipements dans le compartiment avant, il a été possible d'installer un mortier de forme elliptique. |
Environ 1,5s plus tard (7010,40 m) 2 parachutes de stabilisation (ou de traine, env. 5m de diamètre) sont déployés pour orienter correctement et fournir une décélération initiale à la cabine (la vitesse passe de 480 km/h à 280 km/h). Aux alentours de 3040 m, les parachutes de stabilisation sont relachés et 3 parachutes pilotes (2m de diamètre) sont déployés. Leur rôle est d'extraire les parachutes principaux (également au nombre de 3) hors de la section avant du CM. Ceux-ci se déploient partiellement sur 10 secondes (pour ne pas se gêner mutuellement) et maintiennent le CM à un angle de 27,5° pour qu'il vienne à toucher l'eau sur son "plancher" (bouclier thermique arrière). Si l'ouverture d'un des parachutes échoue , les 2 restants permettent néanmoins un amerrissage en toute sécurité. Pendant le retour d'Apollo 15, lors dela purge des réservoirs du système RCS, le carburant (du MMH) brûla les suspentes d'un des parachutes et celui-ci se mit en torche, néamoins le CM fut récupéré normalement (avec un splashdown un peu plus rude que d'habitude).
À savoir que la séquence des opérations diffère légèrement lors de l'abandon au lancement. Dans ce cas, le bouclier thermique avant est liberé 0,4s aprés l'éjection de la tour de sauvetage et les parachutes de queue sont déployés 1,6s aprés.
- abandon en basse altitude : les parachutes principaux sont déployés 12s plus tard, ou entre 0 et 12s par les astronautes.
Finalement, pour un abandon en haute altitude les parachutes principaux sont déployés de la même manière qu'une rentrée normale.
Aprés l'amerrissage, un membre d'équipage actionne un switch sur le MDC qui actionne des dispositifs explosifs pour déclencher un "cutter", coupant les suspentes principales libérant ainsi les parachutes principaux, et le dispositif d'aide à la récupération est activé par l'équipage. Il comprend les 3 ballons de redressement, au cas ou le CM se retourne lors de l'amerrissage (position stable dite n°2), une cartouche de colorant (couleur verte) pour la signalisation sur la surface de l'océan, une radio VHF, un feu de signalisation, une sangle de remorquage formant une anse (pour permettre de hisser le CM sur le navire de récupération).
Les antennes VHF de récupération sont localisées dans le compartiment avant avec les parachutes. Elles sont déployées automatiquement 8s aprés les parachutes principaux. L'une d'elle est connectée à un émetteur qui emet un signal d'une durée de 2s à intervalle régulier (de 5s) pour faciliter la localisation du CM aux équipes de récupération. La seconde est reliée au transmetteur receveur (la radio) pour permettre les communications vocales entre l'équipage, le centre de Houston, et la flotte chargée de la récupération.
Les opérations automatiques du système d'atterrissage (ELS) est assurées par un contrôleur séquentiel, qui se trouve dans la baie d'équipement droite. Il comprend le contacteur barométrique et les relais nécessaires pour le contrôle automatique de l'éjection du bouclier thermique avant et le déploiement des parachutes. Le sous système de parachutes est produit par la Northrop Corporation, division Ventura, Newbury Park en Californie.
Bon à savoir :
Lors des premières études du programme Apollo, les ingénieurs avaient pensé faire revenir le CM sur le sol et non sur l'océan (comme ce fut le cas pour Mercury et Gemini), c'est à dire comme les Soviétiques en l'équipant de rétro-fusées s'allumant quelques secondes avant le contact final pour atténuer celui-ci, ou de lui adjoindre une aile-parachute (style deltaplane : le projet Paraglider).