LE TABLEAU DE BORD PRINCIPAL (MDC pour Main Display Console)

Si Apollo possède un cœur et une âme, c’est sans aucun doute dans son tableau de bord complexe qu’il faut les chercher : au milieu de ses innombrables voyants, indicateurs et interrupteurs.
Avec la cabine Apollo, nous entrons dans le second âge de l'avionique. Une nouvelle étape a été franchie en matière d'automatisation, l'équipage étant désormais "informé" de l'état des systèmes grâce à des voyants et cadrans multiples.
La cabine du module de commande Apollo regroupe près de 800 commandes et affichages, dont la majorité est intégrée au tableau de bord principal (MDC - Main Display Console). Ce dernier fait face aux trois couchettes des astronautes et s’étend également sur leurs côtés.
Le tableau de bord mesure près de 2130 mm de long pour 914 mm de haut, avec deux "ailes" latérales de 914 mm de large et 609 mm de profondeur chacune.
Vue d'ensemble du "Main Display Console" (tableau de bord principal).
Le tableau de bord est le véritable centre névralgique du module de commande (CM). Il regroupe les commutateurs, cadrans, indicateurs, disjoncteurs et autres commandes permettant à l’équipage de trois astronautes de piloter le vaisseau spatial et de surveiller ses systèmes. Même attachés par leurs harnais de retenue, ils peuvent voir et manipuler ces commandes avec aisance. D'autres affichages et commandes sont répartis dans l’ensemble de la cabine, notamment dans les baies d’équipement et sur les couchettes d’équipage. En général, il s’agit de commandes et d’indicateurs ne nécessitant pas une attention fréquente ou étant utilisés pendant certaines phases de la mission, lorsque les membres d'équipage peuvent être hors de leurs couchettes. La plupart des équipements de guidage et de navigation sont installés dans la baie d’équipement inférieure, au pied de la couchette centrale. Parmi eux, le sextant et le télescope, manipulés par un astronaute debout grâce à un système de retenue simple. Les commandes non critiques en temps (ne nécessitant pas d’intervention immédiate) du système de contrôle de l'environnement sont placées dans la baie d'équipement de gauche, tandis que celles du système de gestion des déchets se trouvent sur un panneau dans la baie d'équipement de droite. Enfin, les contrôleurs de rotation et de translation, essentiels aux manœuvres d’attitude, de poussée et de déplacement du vaisseau, sont montés sur les bras de deux couchettes d’équipage. Un contrôleur de rotation supplémentaire peut également être installé à la position de navigation dans la baie inférieure.
DESCRIPTION DÉTAILLÉE
La majeure partie du tableau de bord principal (Main Display Console) est constituée de neuf panneaux : trois dans la section centrale et trois dans chacune de ses deux ailes. Ces panneaux sont numérotés de 1 à 9. En raison de la multitude et de la complexité des affichages et commandes présents sur les trois panneaux centraux, ceux-ci ont été arbitrairement divisés en zones pour en faciliter la référence. Ces repères de zones n’apparaissent pas sur un véritable tableau de bord.

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Panneau 1A : contient les affichages pour la rentrée :
Altimètre : indique l’altitude du module de commande (CM) jusqu’à 18288 m (60 000 ft).
Affichages du panneau de surveillance de rentrée : interrupteur ΔV/EMS SET – augmente ou diminue l’affichage ΔV/RANGE [variation de vitesse / distance] ; sert également à faire défiler l’échelle de vitesse.
Commutateur FUNCTION , utilisé pour sélectionner le mode de fonctionnement : EMS TEST : vérifie le bon fonctionnement des affichages ; RNG SET : permet de positionner l’affichage RANGE [distance] sur sa valeur initiale ; Vo SET : permet de positionner l’échelle de VELOCITY [vitesse] sur sa valeur initiale ; ENTRY : configure le panneau pour les affichages de rentrée ; ΔV TEST : vérifie le fonctionnement des affichages de poussée ; ΔV SET : permet de positionner l’affichage ΔV [variation de vitesse] sur sa valeur initiale ; ΔV : position utilisée pour la surveillance de la poussée du SPS.
Interrupteur GTA : fournit un signal de compensation lors des essais au sol pour annuler l’effet de la gravité terrestre ; reste sur OFF pendant la mission.
Commutateur MODE : en position STBY (veille), bloque toutes les opérations sauf ΔV SET, RNG SET et Vo SET ; En position NORMAL, active la fonction sélectionnée ;
En position BACKUP / VHF RNG, active les affichages pour une saisie manuelle ou un contrôle de vecteur de poussée, et permet l’affichage des données de télémétrie VHF sur l’indicateur ΔV / RANGE [variation de vitesse / distance].
Affichage RANGE/ΔV : affiche soit la distance restante (en milles nautiques), soit la ΔV restante (en pieds par seconde), selon la position du commutateur FUNCTION. Il transmet le signal de coupure automatique du moteur principal de service dans la configuration de stabilisation et de contrôle. Il fournit également l’indication de distance entre le LM et le CSM lors des rendez-vous orbitaux.
Voyant SPS THRUST : lorsqu’il est allumé, indique qu’une commande d’allumage a été envoyée au moteur principal de service (SPS). Le fonctionnement dépend des positions des commutateurs MODE et FUNCTION.
Voyant 0,05G : lorsqu’il est allumé, indique une décélération supérieure à 0,05 g.
Indicateur VELOCITY : affiche l’accélération (trait repère G) en fonction de la vitesse (rouleau d’échelle de vitesse) pendant la rentrée.
Indicateur d’attitude en roulis (Roll Attitude Indicator) : l’aiguille indique l’attitude en roulis par rapport à l’axe de stabilité (orientation du vecteur portance) et doit être orientée vers la lampe allumée.
• La lampe supérieure s’allume 10 secondes après le voyant 0,05G pour indiquer une décélération égale ou supérieure à 0,262 g.
• La lampe inférieure s’allume 10 secondes après le voyant 0,05G pour indiquer une décélération égale ou inférieure à 0,262 g.
Voyant MASTER ALARM : s’allume en rouge pour avertir l’équipage d’un dysfonctionnement ou d’un dépassement de tolérance. Simultanément, une tonalité d’alarme est transmise aux casques de chaque membre d’équipage, et un voyant s’allume sur le panneau d’alerte pour indiquer la nature de l’anomalie. Le fait d’appuyer sur le bouton MASTER ALARM éteint le voyant et réinitialise le circuit d’alarme. Ce voyant peut être inhibé durant la phase de propulsion. |
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Panneau 1B : contient les affichages et les commandes manuelles pour la propulsion, la rentrée et l’interruption de mission.
Voyant ABORT (voyant d’abandon) : s’allume en rouge pour avertir l’équipage qu’un abandon de mission a été demandé depuis le sol ; sert de solution de secours aux communications vocales.
Chronomètre d'événements numérique : démarre automatiquement au décollage et se remet automatiquement à zéro en cas d’abandon de la mission ; contrôlé par des interrupteurs situés sur le panneau 1D.
Voyants du véhicule de lancement : le voyant LV RATE s’allume en rouge si les taux angulaires du véhicule de lancement sont excessifs, ce qui peut automatiquement déclencher un abandon (abort) ; Le voyant LV GUID s’allume en rouge pour indiquer une défaillance du système de guidage du véhicule de lancement, ce qui peut entraîner un abandon ; Le voyant SII SEP s’allume en blanc lorsque la séparation d’étage est déclenchée et s’éteint lorsque la jupe d’inter-étage se détache du S-II après l’allumage ; Voyants LV ENGINES (description ci-dessous).
les témoins lumineux LV ENGINES (moteurs du véhicule de lancement).
Lors d’un lancement, l’un des indicateurs les plus utiles sur le panneau de commande du CSM Apollo est l’ensemble de voyants lumineux étiquetés LV ENGINES. Ces cinq voyants jaunes, numérotés de 1 à 5, permettent à l’équipage de surveiller l’état de l’étage actif et de ses moteurs. Cet ensemble de voyants est mentionné à plusieurs reprises dans la chronologie ci-dessous et mérite une explication.
Les cinq voyants correspondent aux moteurs de l’étage actif. Lorsque le premier ou le deuxième étage est actif, les cinq voyants sont utilisés. Le troisième étage ne possède qu’un seul moteur ; lorsqu’il devient l’étage actif, seul le voyant n°1 est utilisé. Ces voyants sont disposés selon le même schéma que sur le véhicule : les moteurs numéros 1, 2, 3 et 4 sont périphériques (extérieurs) et le moteur n°5 est central (intérieur).
La logique de fonctionnement est la suivante : pour chaque moteur de l’étage actif, le voyant s’allume lorsque ce moteur ne produit pas de poussée (en dessous de 90 %). Avant l’allumage, les voyants s’allument en jaune. Une fois qu’un moteur atteint 90 % de sa poussée, son voyant s’éteint. Ainsi, pendant la majeure partie de l’ascension du Saturn V vers l’orbite, lorsque tous les moteurs de l’étage actif fonctionnent normalement, tous les voyants sont éteints. Si un voyant s’allume, cela indique que le moteur correspondant a été coupé ou est tombé en panne.
De plus, la logique de commande qui pilote ces voyants prend également en compte les signaux de séparation d’étage. Lorsque le LVDC (Launch Vehicle Digital Computer) largue un étage, tous les voyants s’éteignent. Il en résulte que, durant le fonctionnement normal de chaque étage, chacun de ces voyants s’allume et s’éteint deux fois, signalant ainsi des événements importants concernant chaque moteur. À titre d’exemple, considérons les cinq moteurs F-1 du premier étage, en nous appuyant sur la chronologie d’Apollo 11 ci-dessous. Voici ce que l’équipage observe pendant le fonctionnement du premier étage :
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T–4 min 10 s
Moteurs armés. Un peu plus de 4 minutes avant le décollage, les moteurs du premier étage sont armés. Les cinq voyants s’allument, indiquant que l’étage est désormais armé mais ne produit pas encore de poussée. Pour les deuxième et troisième étages, les voyants s’allument lorsque le LVDC envoie la commande à chaque moteur pour débuter la séquence d’allumage. |
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T–1,6 s
Tous les moteurs sont en fonctionnement. Moins de 2 secondes avant le décollage, à mesure que chaque moteur atteint sa pleine poussée, le voyant correspondant s’éteint, indiquant que le moteur produit bien la poussée attendue. Quelques secondes plus tard, le décollage a lieu. Pendant la majeure partie des deux minutes et demie de combustion du premier étage, alors que tous les moteurs produisent de la poussée, tous les voyants restent éteints. |
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T+2 min 15 s
Extinction du moteur central. Afin d’atténuer les accélérations subies par l’équipage, le LVDC arrête le moteur central environ une demi-minute avant les autres. Lorsque la poussée du moteur central chute en dessous de 90 %, le voyant n°5 s’allume pour indiquer la perte de poussée de ce moteur. |
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T+2 min 42 s
Extinction des moteurs périphériques. La mission du premier étage est terminée. Le LVDC coupe les quatre moteurs périphériques (1 à 4), et à mesure que la poussée de chaque moteur chute en dessous de 90 %, le voyant correspondant s’allume. |
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T+2 min 42 s
Séparation d’étage. Moins d’une seconde plus tard, le LVDC envoie la commande de séparation du premier étage du véhicule. Tandis que l’étage s’éloigne, les cinq voyants des moteurs s’éteignent simultanément. |
La même séquence se répète à mesure que chaque étage devient l’étage actif.
Anecdote : Le film Apollo 13 a pris quelques libertés artistiques concernant ces voyants. Le film montre les voyants allumés pendant que les moteurs d’un étage fonctionnent, ce qui est exactement l’inverse de leur fonctionnement réel. Lorsque le moteur central du deuxième étage s’est arrêté prématurément — ce qui s’est réellement produit lors de la mission Apollo 13 — le film montre le voyant n°5 en train de clignoter. En réalité, aucun de ces voyants n’a jamais clignoté, et ils doivent être éteints lorsque les moteurs de l’étage actif sont en fonctionnement. Les scénaristes du film ont estimé que le public comprendrait mieux ce qui se passait si les voyants étaient allumés pendant le fonctionnement du deuxième étage, c’est donc ainsi que cela a été montré dans le film.
Note technique supplémentaire :
Deux voyants allumés simultanément (c’est-à-dire deux moteurs en dessous de 90 % de poussée) pendant la combustion du premier étage peuvent entraîner le déclenchement automatique d’une procédure d’abandon. |
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Interrupteurs de secours : le voyant LIFTOFF (décollage) s’allume en blanc au décollage et s’éteint avant la séparation du premier étage ; La portion NO AUTO ABORT (pas d’abandon automatique) s’allume en rouge au décollage si l’un des systèmes automatiques d’abandon du système de détection d’urgence n’a pas été activé.
LES MOTOR FIRE est l’interrupteur de secours pour déclencher le moteur du sous-système d’éjection de secours ;
CANARD DEPLOY est l’interrupteur de secours pour déployer les canards (gouvernes aérodynamiques) du sous-système d’éjection de secours lors d’un abandon ;
CSM/LV SEP est l’interrupteur pour la séparation normale du CSM et du véhicule de lancement après la montée ;
APEX COVER JETT est l’interrupteur de secours pour déployer le couvercle d’apex (bouclier thermique avant) pendant la descente ;
DROGUE DEPLOY et MAIN DEPLOY sont les interrupteurs de secours pour déployer respectivement les parachutes de freinage et principaux pendant la descente ;
CM RCS He DUMP est l’interrupteur de secours pour lancer la purge à l’hélium du sous-système de contrôle de réaction (RCS) du module de commande.
Tous les interrupteurs de secours sont protégés pour éviter toute activation accidentelle.
Indicateurs LV TANK PRESS (pression des réservoirs du véhicule de lancement) : affichent la pression dans le réservoir de carburant du deuxième étage (S-II) et la pression dans les réservoirs d’oxydant et de carburant du troisième étage (S-IVB) sur les cadrans gauche, central et droit, ou la position des cardans tangage et lacet du moteur de propulsion de service sur les deux autres cadrans. L’affichage est contrôlé par un interrupteur sur le panneau 1D ; les pressions des réservoirs sont surveillées durant la phase de montée, la position des cardans est surveillée pendant le reste de la mission.
Molette SPS GIMBAL (cardans du SPS) : utilisée pour régler la position des cardans tangage et lacet du moteur de propulsion de service en mode SCS.
LV/SPS Pc : afiche soit la pression hors-axe mesurée par la sonde Q-ball située au sommet du sous-système d’éjection de secours, soit la pression dans la chambre de combustion du moteur de propulsion de service, selon la position de l’interrupteur sur le panneau 1D ; l’interrupteur est dans la première position uniquement durant les phases initiales de montée.
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Panneau 1C : contient l’indicateur d’attitude du directeur de vol n° 1 (FC ou Flight Controls, surnommé "8-ball" pour boule de billard n° 8).
Les indicateurs de taux de rotation sont situés en haut (roulis), à droite (tangage) et en bas (lacet). Les taux de rotation du vaisseau sont indiqués par le déplacement des flèches à partir du centre et correspondent à la direction dans laquelle la commande de rotation doit être déplacée pour corriger ce déplacement. Les aiguilles d’erreur d’attitude (sur le bord extérieur de la sphère, à côté des indicateurs de taux) montrent la différence entre l’attitude réelle et l’attitude désirée du vaisseau. Elles indiquent aussi la direction dans laquelle la commande de rotation doit être déplacée pour réduire cette erreur à zéro.
La sphère montre l’orientation du vaisseau par rapport à une référence inertielle sélectionnée. La sphère tourne autour de trois axes indépendants correspondant au tangage, au lacet et au roulis. L’attitude en tangage est représentée par des grands demi-cercles ; le demi-cercle affiché sous le symbole d’aile inversée correspond au tangage inertiel au moment de la lecture. L’attitude en lacet est indiquée par des cercles mineurs ; le cercle mineur sous l’aile inversée correspond au lacet inertiel au moment de la lecture. L’attitude en roulis est indiquée par une petite flèche sur l’échelle extérieure de la sphère. |
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Panneau 1D : comprend des interrupteurs et des indicateurs destinés au contrôle en vol du vaisseau spatial.
ACCEL G : l’indicateur affiche les forces G le long de l’axe X du vaisseau spatial.
CMC ATT : sur l’IMU (unité de mesure inertielle), permet les transformations d’attitude dans le coupleur d’affichage gyroscopique (GDC) et l’excitation des moteurs pour l’une ou les deux sphères d’attitude. Le GDC était prévu comme solution de secours, mais il n’est pas utilisé.
Commutateurs FDAI : le commutateur SCALE sélectionne l’échelle (degrés d’erreur et degrés par seconde de vitesse angulaire) sur les trois indicateurs d’attitude. Le commutateur SELECT sélectionne la destination des signaux pour les sphères d’attitude : 1/2 envoie les signaux aux deux sphères, 2 uniquement à la sphère n° 2, et 1 uniquement à la n° 1. Le commutateur SOURCE sélectionne la source des signaux vers les sphères (si le commutateur SELECT est en position 1 ou 2) ; CMC désigne l’ordinateur, ATT SET correspond à la position du commutateur ATT SET, GDC désigne le coupleur d’affichage gyroscopique.
ATT SET : sur l’IMU, les signaux provenant de l’unité sont envoyés au panneau de réglage d’attitude ; sur le GDC, les signaux provenant du coupleur d’affichage gyroscopique sont envoyés au panneau.
Commutateurs MANUAL ATTITUDE : la position ACCEL CMD pour les trois commutateurs désactive le contrôle automatique des moteurs du système de contrôle d’attitude et prépare la commande manuelle ; RATE CMD est la position normale pour le contrôle automatique ; la position MIN IMP prépare l’électronique au déclenchement des moteurs avec impulsion minimale.
Commutateur LIMIT CYCLE : en position OFF, désactive la rétroaction pseudo-vitesse dans l’unité de commande électronique.
Commutateur ATT DEADBAND : sélectionne une bande morte supplémentaire de 4 degrés dans l’électronique de commande d’attitude (la bande morte est la zone dans laquelle aucune réaction n’est déclenchée, comme le jeu d’un volant de voiture).
Commutateur RATE : sélectionne le taux haut ou bas, les bandes mortes d’attitude et la capacité de commande proportionnelle en vitesse dans l’unité de commande électronique.
Commutateur TRANS CONTR : en position PWR, applique l’alimentation électrique à la commande de translation.
Commutateurs ROT CONT PWR : les positions NORMAL alimentent les commandes de rotation pour un fonctionnement normal ; les positions DIRECT alimentent les commandes de rotation pour un fonctionnement en mode direct.
Commutateur SC CONT : en position CMC, permet le contrôle par ordinateur ; en position SCS, permet le contrôle par le sous-système de stabilisation et de contrôle.
Commutateur CMC MODE : permet de sélectionner le mode de fonctionnement de l’ordinateur.
Interrupteurs BMAGMODE : orientent les signaux des gyroscopes d’attitude montés sur la structure vers l’électronique du gyroscope n°1 (RATE 1) ou n°2 (RATE 2), ou utilisent les signaux des deux ensembles pour différentes fonctions (ATT1 / RATE 2).
Interrupteur SPS THRUST DIRECT ON : en position DIRECT ON, alimente les circuits permettant l’allumage du moteur de propulsion principal ; en position NORMAL, désactive ces circuits.
Bouton-poussoir DIRECT ULLAGE : interrupteur de secours pour la manœuvre d’ullage avant l’allumage du moteur de propulsion principal ; la commande de translation assure normalement cette manœuvre.
Bouton-poussoir THRUST ON : transmet un signal pour déclencher l’allumage du moteur de propulsion principal.
Interrupteurs ΔV THRUST : en position NORMAL, alimentent les pré-vannes des injecteurs A ou B, signalent à l’ordinateur que le moteur est prêt à s’allumer, et permettent la poussée. Les deux interrupteurs sont protégés en position OFF.
Panneau ATTITUDE SET : des molettes et des indicateurs permettent au membre d’équipage d’introduire une référence d’attitude dans le sous-système de stabilisation et de contrôle.
Bouton-poussoir GDC ALIGN : Lorsqu’il est enfoncé, envoie au coupleur d’affichage gyroscopique les informations d’attitude saisies sur le panneau ATTITUDE SET.
Interrupteurs SCS TVC : en position AUTO, assurent le contrôle automatique du vecteur de poussée ; en position RATE CMD, permettent le contrôle manuel ; en position ACCEL CMD, inhibent les signaux des gyroscopes montés sur la structure.
Interrupteurs SPS GIMBAL MOTORS : interrupteurs pour les moteurs de cardan primaire (1) et secondaire (2) ; normalement en bas (OFF), ils sont levés pour démarrer les moteurs et reviennent par ressort à la position centrale (ON). Les moteurs de cardan orientent la poussée du moteur principal ; leur position peut être réglée manuellement à l’aide des molettes du panneau 1B.
Interrupteur ΔV CG : en position LM/CSM lorsque le module lunaire est arrimé ; en position CSM lorsque le module lunaire ne l’est plus.
Interrupteurs ELS : en position LOGIC, alimentent les circuits d’armement du sous-système de rentrée atmosphérique ; interrupteur protégé jusqu’à l’entrée ou à un abandon. Le second interrupteur est normalement en AUTO pour le contrôle automatique ; il est réglé sur MAN uniquement après le déploiement du parachute pilote lors d’un abandon dans la première minute du lancement.
Interrupteurs CM PROPELLANT JETT : contrôlent l’évacuation des ergols du système de contrôle d’attitude du module de commande. L’interrupteur LOGIC active l’interrupteur DUMP et prépare les circuits pour l’évacuation automatique. L’interrupteur DUMP (protégé) déclenche la combustion des ergols pendant la descente. L’interrupteur PURGE envoie de l’hélium dans les conduites du module de commande et les moteurs du système de contrôle d’attitude après la combustion.
Interrupteur IMU CAGE : interrupteur protégé qui, en position haute, cale la plateforme de l’unité de mesure inertielle avec les trois gyroscopes à 0 degré.
Interrupteurs ENTRY : l’interrupteur EMS ROLL envoie un signal au coupleur d’affichage gyroscopique pour piloter l’indicateur de roulis sur l’afficheur de rentrée. L’interrupteur 0.05G fournit les signaux couplant les vitesses de roulis et de lacet, et les additionne pour affichage sur l’indicateur de stabilité en roulis et la sphère d’attitude.
Interrupteurs LV/SPS IND : commandent ce qui est affiché sur les indicateurs du panneau 1B. L’interrupteur gauche connecte la sphère 0 ou le capteur de poussée du moteur principal (Pc) à l’indicateur LV/SPS Pc. L’interrupteur droit permet d’afficher la pression des réservoirs du lanceur (S-IC/S-IVB) ou la position du cardan (GPI) sur l’indicateur LV FUEL TANK PRESS.
Interrupteurs TVC GMBL DRIVE : permettent à l’équipage de sélectionner un canal spécifique ou le contrôle automatique du vecteur de poussée. AUTO : automatique ; 1 : canal principal de l’actionneur de cardan ; 2 : canal secondaire.
Interrupteurs Event Timer : contrôlent le chronomètre numérique du panneau 1B. La position RESET remet le chronomètre à zéro ; la position centrale fait défiler les chiffres à la hausse ; la position DOWN déclenche le compte à rebours. L’interrupteur START lance le chronomètre ; STOP l’arrête ; la position centrale de cet interrupteur est inactive. Les interrupteurs MIN et SEC font défiler les minutes et les secondes par dizaines ou unités, vers le haut ou vers le bas selon la position de l’interrupteur RESET/DOWN. |
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Panneau 2A : comprend les commandes et indicateurs du système de mise en garde et d’alerte, les interrupteurs d’amarrage, ainsi que les interrupteurs et l’affichage du chronomètre de mission.
Voyants de Caution & Warning lights (mise en garde et d'alerte) : ces voyants s’allument pour indiquer un dysfonctionnement ou une condition hors tolérance dans un système ou un composant. Les voyants et le signal sonore du MASTER ALARM sont activés lorsqu’un de ces voyants de mise en garde et d’alerte s’allume. Sur les 37 voyants, la plupart sont jaunes ; cinq sont rouges. Les voyants et leur signification sont :
• BMAG 1 et BMAG 2 (température trop élevée dans l’assemblage gyroscopique 1 ou 2) ;
• PITCH GMBL 1 ou 2 et YAW GMBL 1 ou 2 (surcharge de courant dans le moteur d’entraînement de l’actionneur de cardan) ;
• CM RCS 1 ou 2 (surpression ou sous-pression dans les réservoirs de propergol du sous-système de contrôle de réaction du module de commande) ;
• SM RCS A, B, C ou D (pression ou température trop élevée ou trop basse dans les quads du sous-système de contrôle de réaction du module de service) ;
• HI GAIN ANT SCAN LIMIT (limite de balayage dépassée sur l’antenne à gain élevé en bande S) ;
• CRYO PRESS (surpression ou sous-pression dans les réservoirs cryogéniques d’hydrogène ou d’oxygène du sous-système d’alimentation électrique) ;
• CO2 PP HI (pression partielle de dioxyde de carbone élevée) ;
• GLYCOL TEMP LOW (température de l’eau glycolée provenant du radiateur basse) ;
• SPS FLANGE TEMP HI (température trop élevée sur la bride de la chambre de combustion du SPS) ;
• CMC (rouge) (perte de puissance ou défaillance d’un certain nombre de composants de l’ordinateur) ;
• ISS (rouge) (défaillance dans une des unités clés du sous-système inertiel) ;
• FC 1, 2 ou 3 (l’une des nombreuses conditions de température, pression ou débit dans une pile à combustible) ;
• INV 1 (2 ou 3) TEMP HI (température trop élevée dans un onduleur) ;
• AC BUS 1 ou 2 (sous-tension ou surtension dans la ligne électrique AC) ;
• FC BUS DISCONNECT (une pile à combustible s’est automatiquement déconnectée du bus principal) ;
• AC BUS 1 (ou 2) OVERLOAD (surcharge du bus AC) ;
• CREW ALERT (activé par le sol et ne peut être éteint que depuis le sol) ;
• MN BUS A (ou B) UNDERVOLT (sous-tension du bus DC) ;
• C/W (rouge) (tension d’alimentation du système de mise en garde hors plage) ;
• O2 FLOW HI (rouge) (débit d’oxygène trop élevé) ;
• SUIT COMPRESSOR (rouge) (pression différentielle faible du compresseur de combinaison).
Indicateurs PROBE EXTD/RETR : Des lignes rayées indiquent que la sonde est en mouvement ; la couleur grise indique que le mouvement est arrêté.
Interrupteurs DOCKING PROBE : Interrupteur protégé à gauche sur EXTD/REL pour étendre la sonde et libérer les loquets. Deux interrupteurs RETRACT (primaire et secondaire) rétractent la sonde.
Interrupteurs LIGHTS : Interrupteurs EXTERIOR pour RUN/EVA et phares de rendez-vous ou projecteurs. Interrupteur TUNNEL allume les lumières du tunnel du module de commande (CM).
Interrupteur PWR LM : Connecte l’alimentation du module de commande aux circuits de chauffage du module lunaire ; en position RESET, déconnecte l’alimentation CM et connecte les circuits de chauffage à l’alimentation du LM.
Indicateur MISSION TIMER : Affiche le temps en heures, minutes et secondes.
Interrupteurs MISSION TIMER : Démarre, arrête et remet à zéro le chronomètre.
Interrupteurs CAUTION/WARNING : L’interrupteur gauche est réglé sur NORMAL pendant la majeure partie de la mission ; en position BOOST, le voyant Master Alarm sur le panneau 1A est désactivé pour éviter toute confusion avec le voyant rouge d’Abort situé à proximité ; en position ACK, seuls les voyants d’attention et d’alarme du panneau 2 sont désactivés. L’interrupteur CSM/CM sélectionne les systèmes à surveiller ; CSM est la position normale, CM est utilisé après séparation afin que seuls les systèmes du CM soient surveillés. L’interrupteur POWER sélectionne la source d’alimentation du système d’attention et d’alarme ; LAMP TEST teste les lampes du système ; la position 1 teste les lampes de gauche, la position 2 teste celles de droite. |
Panneau 2B : contient l'indicateur d'attitude du directeur de vol n° 2. Son fonctionnement est identique à celui du n° 1. Voir le Panneau 1C pour la description des affichages.
Panneau 2C : contient l’interface (affichage et le clavier) de l’ordinateur (AGC) du module de commande (voir ici pour sa description).

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Panneau 2D : contient les interrupteurs principaux pour l’abandon, la propulsion et la rentrée.
Interrupteur EDS : en position AUTO, prépare le système de détection d’urgence pour un abandon automatique ; le système fait partie du lanceur et ne fonctionne que pendant la phase propulsive.
Interrupteurs CSM/LM FINAL SEP : interrupteurs protégés, à rappel en position basse. Une pression vers le haut éjecte l’anneau d’amarrage et la sonde ; cela éjecte également l’étage de remontée du LM en orbite lunaire.
Interrupteurs CM/SM SEP : interrupteurs redondants protégés, à rappel en position basse. Une pression vers le haut envoie un signal au contrôleur principal de séquence d’événements pour démarrer la procédure de séparation CM-SM.
Interrupteur S-IVB/LM SEP : interrupteur protégé utilisé pour séparer le LM du S-IVB après transposition et amarrage.
Interrupteurs ABORT SYSTEM : l’interrupteur PRPLNT DUMP est placé sur AUTO pendant la première minute de la propulsion afin de permettre une vidange rapide du propergol du sous-système de contrôle d’attitude en cas d’abandon ; la position RCS CMD est utilisée par la suite pour permettre la séquence de vidange en expulsant le propergol inutilisé par les moteurs du contrôle d’attitude. L’interrupteur 2 ENG OUT, en position AUTO, active le système de détection d’urgence pour un abandon automatique si deux moteurs du premier étage tombent en panne ; ne fonctionne que pendant la phase propulsive. LV RATES en position AUTO active le système de détection d’urgence pour un abandon automatique si les taux angulaires du lanceur sont excessifs ; ne fonctionne que pendant la phase propulsive. Les interrupteurs redondants protégés TWR JETT déclenchent la séparation de la tour d’éjection ; celle-ci est normalement larguée automatiquement peu après la séparation du premier étage.
Interrupteurs LAUNCH VEHICLE : l’interrupteur GUIDANCE sélectionne le mode de guidage pendant la phase propulsive ; il est normalement sur IU (instrument unit), ce qui permet au système de guidage du Saturn de contrôler la propulsion ; la position CMC (command module computer) déconnecte le guidage du Saturn et confie le contrôle du vol à l’ordinateur du module de commande. L’interrupteur protégé S-II / S-IVB déclenche la séparation du deuxième étage du Saturn V (S-II) du troisième étage (S-IVB) ; il s’agit d’un système de secours pour larguer le deuxième étage en cas d’urgence. L’interrupteur XLUNAR permet ou interdit l’injection translunaire.
Interrupteur MAIN RELEASE : interrupteur protégé qui est activé électriquement lorsque le CM descend à environ 3050 m (10 000 ft) et que les parachutes principaux sont déployés. À rappel en position basse, il n’est utilisé qu’après l’amerrissage, pour libérer les parachutes principaux du module de commande. |
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Panneau 2E : contient les voyants et les commandes de gestion du sous-système de contrôle d’attitude, ainsi que deux interrupteurs du sous-système de télécommunications.
Indicateurs SM RCS, CM RCS : quatre jauges indiquent différents paramètres des sous-systèmes de contrôle d’attitude du SM et du CM ; l’affichage est commandé par le commutateur rotatif RCS INDICATORS. Pour le sous-système du SM, les indicateurs affichent TMP PKG (température du quad du SM sélectionné), He PRESS (pression du réservoir d’hélium dans le quad sélectionné), SEC FUEL (pression du réservoir secondaire dans le quad sélectionné) et PRPLNT QTY (quantité de propergol dans le quad sélectionné) ou He TK TEMP (température de l’hélium d’alimentation du module sélectionné). Les indicateurs du sous-système du CM affichent He TEMP (température du réservoir d’hélium du système sélectionné), He PRESS (pression du réservoir d’hélium du système sélectionné), MANF PRESS (pression d’hélium régulée dans le collecteur du système sélectionné).
Interrupteurs et indicateurs SM RCS HELIUM : deux groupes de quatre interrupteurs chacun, chaque interrupteur étant surmonté d’un voyant. Les interrupteurs sont identiques, à levier et à rappel automatique en position centrale. La position OPEN ouvre la vanne d’isolement dans le système de pressurisation à l’hélium ; la position CLOSE ferme la vanne. Les interrupteurs HELIUM 1 commandent les vannes d’un des deux systèmes redondants ; les interrupteurs HELIUM 2 commandent les vannes de l’autre système redondant. Un affichage à bandes obliques sur les voyants signifie que la vanne est fermée ; un affichage gris signifie que la vanne est ouverte.
Commutateur rotatif RCS INDICATORS : sélectionne la partie du sous-système de contrôle d’attitude à afficher sur les indicateurs. CM 1 et 2 désignent les Systèmes 1 et 2 du module de commande ; SM A, B, C et D désignent les quads du module de service.
Interrupteurs UPTLM : en position ACCEPT, permet à la télémesure provenant du sol d’être transmise à l’unité de guidage (IU) ou à l’ordinateur du CM via l’équipement de liaison montante. En position BLOCK, bloque le message.
Interrupteur CM RCS PRESS : interrupteur protégé qui, lorsqu’il est poussé vers le haut, active les deux vannes d’isolement d’hélium des Systèmes 1 et 2 de contrôle d’attitude du CM.
Interrupteur SM RCS IND : contrôle ce qui est affiché sur l’indicateur droit du sous-système de contrôle d’attitude lorsque les quads du SM sont sélectionnés par l’interrupteur RCS INDICATORS. He TK TEMP est la température d’hélium du quadrant sélectionné et PRPLNT QTY est la quantité de propergol dans le quad sélectionné.
Interrupteurs SM RCS HEATERS : quatre interrupteurs identiques appliquent l’alimentation électrique aux thermostats primaires (haute température) ou secondaires (basse température) des quadrants du sous-système de contrôle d’attitude du SM. Les thermostats commandent automatiquement l’allumage et l’arrêt des réchauffeurs.
Interrupteurs et indicateurs SM RCS PRPLNT : deux groupes de quatre interrupteurs identiques chacun, avec un indicateur au-dessus de chaque interrupteur. Chaque interrupteur commande deux vannes d’isolement (une pour le carburant et une pour l’oxydant) dans chaque quadrant du sous-système de contrôle d’attitude du SM. Les interrupteurs sont à rappel automatique en position centrale. Les indicateurs montrent si les vannes sont fermées (lignes hachurées) ou ouvertes (gris).
Interrupteurs et indicateurs CM RCS PRPLNT : deux interrupteurs identiques commandent les vannes d’isolement du carburant et de l’oxydant dans les systèmes 1 et 2 de contrôle d’attitude du CM. Pousser l’interrupteur vers le haut ouvre les vannes, vers le bas les ferme ; l’interrupteur revient automatiquement en position centrale. Les indicateurs montrent si les vannes sont fermées (lignes hachurées) ou ouvertes (gris).
Interrupteurs RCS : l’interrupteur CMD, en position ON, permet le fonctionnement automatique de l’ensemble de commande des moteurs de contrôle d’attitude (électronique utilisée par les moteurs de stabilisation pour le contrôle d’attitude). En position OFF, désactive l’ensemble. L’interrupteur revient automatiquement en position centrale. L’interrupteur TRNFR assure le transfert automatique de secours du contrôle d’attitude entre les sous-systèmes du SM et du CM. |
e |
Panneau 2F : contient les dispositifs d’affichage et de commande pour la gestion du sous-système de régulation environnementale.
Indicateurs des CRYO TANKS (réservoirs cryogéniques) : quatre instruments indiquent la pression et la quantité dans les réservoirs cryogéniques (à très basse température) d’oxygène et d’hydrogène du SM. Les indicateurs de PRESSION affichent la pression dans chacun des deux réservoirs d’hydrogène et d’oxygène ; les indicateurs de QUANTITÉ indiquent le pourcentage de fluide restant. L’indicateur de pression O2 (oxygène) peut également afficher la pression dans le réservoir tampon du sous-système de régulation environnementale ; l’affichage est contrôlé par le commutateur O2 PRESS IND situé sous l’indicateur.
Interrupteurs CABIN FAN : utilisés pour activer les ventilateurs d’air cabine assurant le refroidissement ; les deux sont normalement utilisés en même temps.
Interrupteurs H2 HEATERS : permettent de commander les résistances chauffantes redondantes des deux réservoirs cryogéniques d’hydrogène. En position AUTO, la commande automatique des résistances est assurée par des pressostats dans les réservoirs ; en position ON, les pressostats sont contournés. La position centrale correspond à l’arrêt.
Interrupteurs O2 HEATERS : identiques aux interrupteurs H2 HEATERS, mais pour les résistances chauffantes redondantes des réservoirs cryogéniques d’oxygène.
Commutateur O2 PRESS IND : commande l’affichage sur l’indicateur O2 1 situé au-dessus. La position TANK 1 affiche la pression dans le réservoir cryogénique d’oxygène 1 ; la position SURGE TANK affiche la pression dans le réservoir tampon d’oxygène.
Interrupteurs H2 FANS : utilisés pour commander les moteurs ventilateurs redondants des deux réservoirs cryogéniques d’hydrogène. En position AUTO, les pressostats assurent la commande automatique des ventilateurs ; en position ON, les pressostats sont contournés. La position centrale correspond à l’arrêt.
Interrupteurs O2 FANS : identiques aux interrupteurs H2 FANS, mais pour les moteurs ventilateurs redondants des réservoirs cryogéniques d’oxygène.
Commutateur ECS INDICATORS : sélectionne les données de la boucle de glycol primaire ou secondaire à afficher sur quatre indicateurs. Les quatre indicateurs sont les trois cadrans circulaires situés immédiatement à droite du commutateur, ainsi que le cadran circulaire situé en dessous, à droite.
Indicateurs ECS RADIATOR TEMP : PRIM/SEC affiche la température de l’eau glycol entrant dans les sections primaire ou secondaire des radiateurs de l’espace (selon la position du commutateur ECS INDICATORS). PRIM affiche la température de l’eau glycol sortant des radiateurs de la boucle primaire. SEC affiche la température de l’eau glycol sortant des radiateurs de la boucle secondaire.
Indicateur GLY EVAP : TEMP (à droite de l’indicateur central) affiche la température de l’eau glycol à la sortie de l’évaporateur d’eau glycol. STEAM PRESS (à gauche du troisième indicateur) affiche la pression de la vapeur rejetée par les évaporateurs. La boucle de glycol primaire ou secondaire peut être sélectionnée à l’aide du commutateur ECS INDICATORS.
GLY DISCH PRESS : l’affichage (partie droite du troisième indicateur) montre la pression de sortie des pompes d’eau glycol de la boucle primaire ou secondaire, selon la position du commutateur ECS INDICATORS.
Indicateurs TEMP : SUIT indique la température de l’atmosphère du circuit combinaison ; CABIN indique la température de l’atmosphère de la cabine.
Indicateurs PRESS : SUIT indique la pression de l’atmosphère du circuit de la combinaison ; CABIN indique la pression de l’atmosphère de la cabine.
Indicateur PART PRESS CO2 : indique la pression partielle de dioxyde de carbone dans l’atmosphère du circuit de la combinaison.
ECS RADIATORS : l’indicateur affiche gris, indiquant que le régulateur de distribution de débit n°1 est en fonctionnement, ou le chiffre 2, indiquant que le régulateur de distribution de débit n°2 est en fonctionnement. Les interrupteurs FLOW CONTROL sont utilisés pour sélectionner le régulateur de distribution de débit vers les radiateurs spatiaux ; AUTO est un contrôle automatique, 1 correspond au régulateur n°1, et 2 au régulateur n°2. PWR alimente le commutateur AUTO, MAN SEL MODE alimente le commutateur MAN SEL. Le commutateur MAN SEL sélectionne le radiateur n°1 (ferme les vannes d’isolement du radiateur n°2), le radiateur n°2 (ferme les vannes d’isolement du radiateur n°1), ou ferme les vannes d’isolement des deux radiateurs (position centrale). Les commutateurs HEATER sélectionnent le régulateur de chauffage n°1, n°2 ou celui de la boucle secondaire de glycol, ou les coupent.
Indicateur O2 FLOW : indique le débit total d’oxygène en sortie du régulateur principal de pression.
Indicateur ΔP : indique la pression différentielle entre la combinaison et la cabine.
Indicateur ACCUM : indique la quantité d’eau-glycol présente dans les accumulateurs de la boucle de glycol primaire ou secondaire, selon la position du commutateur ECS INDICATORS.
Indicateur H2O : indique la quantité d’eau dans le réservoir d’eau potable ou dans le réservoir d’eaux usées, selon la position du commutateur H2O QTY IND.
POT H2O HTR : sélectionne soit Main Bus A, soit Main Bus B pour alimenter le chauffage du réservoir d’eau potable. La position centrale coupe l’alimentation du chauffage.
Commutateurs SUIT CIRCUIT : les commutateurs H2O ACCUM commandent le cycle de la vanne de l’accumulateur d’eau. Les positions AUTO 1 et 2 du commutateur de gauche permettent le fonctionnement automatique des vannes d’accumulateur n°1 et n°2 ; la position centrale active le commutateur de droite pour un contrôle manuel des vannes (ON 1 correspond à la vanne d’accumulateur 1, ON 2 à la vanne 2, la position centrale est OFF). Le commutateur HEAT EXCH commande le passage du flux d’eau-glycol à travers l’échangeur thermique de la combinaison (ON) ou son contournement (BYPASS) ; la position centrale est OFF.
Commutateurs SEC COOLANT LOOP : le commutateur EVAP permet d’activer le contrôle de température de l’évaporateur de la boucle secondaire eau-glycol. Le commutateur PUMP alimente la pompe de la boucle secondaire eau-glycol depuis AC Bus 1 ou AC Bus 2, ou l’éteint (position centrale).
Commutateur H2O QTY IND : contrôle ce qui est affiché par l’indicateur H2 ; POT affiche la quantité contenue dans le réservoir d’eau potable, WASTE affiche la quantité dans le réservoir d’eaux usées.
Commutateurs GLYCOL EVAP : TEMP IN assure un contrôle automatique ou manuel de la température du liquide de refroidissement entrant dans l’évaporateur par mélange d’eau-glycol chaude et froide. (Le contrôle manuel s’effectue par action sur une vanne située dans la baie d’équipements gauche.) Les commutateurs STEAM PRESS permettent une régulation automatique ou manuelle de la pression dans le conduit de vapeur de l’évaporateur ; la position MAN du commutateur de gauche active le commutateur de droite, qui sert à augmenter ou diminuer la pression du conduit de vapeur. Le commutateur H2O FLOW assure un contrôle automatique ou manuel de la vanne régulant l’arrivée d’eau dans l’évaporateur ; AUTO correspond au contrôle automatique, ON est le contrôle manuel (la vanne reste ouverte tant que le commutateur est maintenu enfoncé), et la position centrale est off.
Commutateur et molette CABIN TEMP : le commutateur assure un contrôle automatique ou manuel de la température cabine. La position AUTO active l’unité de régulation de température, qui commande le débit d’eau-glycol traversant l’échangeur thermique de la cabine. Le contrôle manuel (utilisé uniquement en cas de panne du mode AUTO) s’effectue via une vanne située dans la baie d’équipements avant gauche. La molette permet d’augmenter (vers le haut) ou de diminuer la température cabine maintenue par l’unité automatique. |
Le tableau de bord principal est conçu pour refléter les fonctions attribuées à chaque membre d'équipage. Ces fonctions se répartissent entre le commandant (CDR) , le pilote du module de commande (CMP) et le pilote du module lunaire (LMP), qui occupent respectivement les sièges gauche, central et droit. Le pilote du module de commande, installé au siège central, joue également le rôle de navigateur principal.
Bien que chaque astronaute ait une responsabilité principale, chaque membre d’équipage Apollo doit également connaître l’ensemble des commandes et des affichages du vaisseau spatial. Au cours d’une mission, chacun peut à un moment donné reprendre les tâches des autres membres : pendant les périodes de sommeil ou de repos, lorsque d’autres sont occupés à des expériences, et bien sûr, en cas d’urgence.
Partage des tâches de l'équipage.
Les commandes de vol sont situées sur la partie centrale gauche et le côté gauche de la console principale d’affichage, en face du CDR. Elles incluent les commandes de sous-systèmes tels que la stabilisation et le contrôle d’attitude, la propulsion, la sécurité de l’équipage, l’atterrissage sur Terre et la détection d’urgence. L’un des deux interface DSKY de l’ordinateur de guidage et de navigation se trouve également à cet endroit, de même que les indicateurs de vitesse, d’attitude et d’altitude. L’astronaute installé sur le siège central (le CMP) fait face au centre de la console, ce qui lui permet d’atteindre de nombreuses commandes de vol, ainsi que les commandes des systèmes situées sur le côté droit de la console. Les affichages et commandes placés directement en face de lui concernent la gestion des ergols du système de contrôle d’attitude, le système de mise en garde et d'alerte, le contrôle environnemental et les sous-systèmes de stockage cryogénique. Le siège de droite (celui du LMP) fait face à la partie centrale droite et au côté droit de la console. Les composants des sous-systèmes de communication, de commande électrique, de stockage des données et des piles à combustible sont situés à cet endroit, ainsi que la gestion des ergols du système de propulsion principal. Toutes les commandes ont été conçues pour pouvoir être utilisées par des astronautes portant des gants. Elles se répartissent essentiellement en quatre types de base :
- interrupteurs à levier (switch).
- commutateurs rotatifs à crans et commutateurs 2 sens.
- molettes à défilement.
- boutons poussoirs.
Les switchs critiques (exemple présenté : largage du LM ou du SM) sont protégés d'éventuelles fausses manœuvres par des dispositifs de verrouillage (capot de sécurité en métal ou en plastique) qui doivent être libérés avant de pouvoir être actionnés.
Répartition des commandes des différents systèmes sur le MDC |
Vue raprochée des "Flight Controls" |
Tout au long de la mission, les membres de l'équipage d'Apollo passent une grande partie de leur temps à manipuler les commandes et à surveiller les affichages sur la console principale. Les tâches des astronautes, réparties par phase de mission, sont définies par la NASA et organisées sous forme de check-lists pour chaque membre de l'équipage. Ces listes de contrôle font partie du dossier de données de vol de la mission. Ce dossier est constitué de dix documents, répartis en trois paquets. Les deux paquets plus petits, appelés sacs de fichiers de données, contiennent chacun deux documents et sont fixés sur les côtés extérieurs des couchettes gauche et droite, à peu près au niveau des épaules. Les six autres documents sont stockés dans un conteneur en fibre de verre placé dans la baie d'équipement inférieure. Le sac de fichiers sur la couchette gauche contient la liste de contrôle du commandant et le plan de vol de la mission. Celui de la couchette droite comprend la liste de contrôle du pilote du LM et le journal de mission, qui sert de sauvegarde pour l'enregistreur vocal. Le conteneur des fichiers de données contient la liste de vérification du pilote du CM, des cartes avec des points de repère, des cartes stellaires, des cartes orbitales, une liste de contrôle des expériences et des données sur les systèmes du vaisseau spatial.
Malgré les longues heures passées dans les simulateurs de mission, il est difficile, voire impossible, pour les astronautes de se souvenir de toutes les procédures nécessaires lors d'une mission de longue durée.
Les listes de contrôle contiennent les procédures détaillées pour chaque phase de la mission.
Par ailleurs, certaines listes de contrôle portent sur la gestion des sous-systèmes. Il s'agit de compilations de procédures communes à plusieurs phases de la mission. Ces procédures incluent la surveillance du système, les vérifications périodiques et les fonctions spécifiques des sous-systèmes, tels que la propulsion principale (SPS), le RCS, l'alimentation électrique, le contrôle de l'environnement et les sous-systèmes d'alerte et de sécurité.
Des vérifications périodiques sont effectuées à intervalles réguliers, allant de toutes les heures à toutes les 24 heures, selon le sous-système, tout au long de la mission. De plus, des vérifications ou tests supplémentaires sont réalisés à des moments ou événements spécifiques, comme les tests du sous-système de propulsion de service avant et après chaque changement de vitesse.
SYSTÈME DE MISE EN GARDE ET D'ALERTE (Caution and warning system)
Les conditions critiques de la plupart des systèmes du vaisseau spatial sont surveillées par le système de mise en garde et d'alerte. Une défaillance ou un écart par rapport aux tolérances nominales provoque l’allumage d’un voyant d’état identifiant l’anomalie. Le circuit de l’alarme principale est alors activé, ce qui entraîne l’allumage de deux voyants d’alarme principale sur le tableau de bord principal, ainsi qu’un autre dans la baie d’équipement inférieure, et déclenche un signal sonore dans les casques des astronautes. Les voyants d’alarme principale et le signal sonore persistent jusqu’à ce qu’un membre d’équipage réinitialise le circuit de l’alarme principale. Cette réinitialisation peut être effectuée avant que les membres d’équipage ne traitent le problème signalé. Le système de mise en garde et d'alerte comprend également un dispositif de détection de ses propres défaillances.
Le tableau central des témoins lumineux du système de mise en garde et d'alerte
Texte de Paul Cultrera, tous droits réservés.