PRÉSENTATION DU LLRV (LLTV).



Le LLRV surnommé avec humour le "lit cage volant" est construit pour simuler la dynamique du futur module d'atterrissage lunaire du programme Apollo (LM), ainsi que pour étudier et analyser des techniques de pilotage requises dans un environnement dépourvu d'atmosphère, et de 1/6 de gravité (spécifique de la Lune).
Tout comme le LM qui est son successeur, on peut dire du LLRV que c'est un drôle d'insecte...



Anecdote

"L'ancêtre" (plutôt, l'une des premières possibilités de simulation) du LLRV est le Bell X-14. C'est un avion expérimental (d'où la désignation "X") monoplan à décollage et atterrissage vertical conçu à partir de pièces existantes de deux avions Beechcraft : ailes, ailerons et train d'atterrissage d'un Beech modèle 35 Bonanza et le cône arrière et l'empennage d'un Beech T-34 Mentor, équipé d'une paire de British Armstrong Siddeley turboréacteur Viper 8 d'une poussée de 7,78 kN chacun. Le X-14 a volé pour la première fois le 19 février 1957 avec un décollage vertical, un vol stationnaire, puis un atterrissage vertical. La première transition du vol stationnaire au vol horizontal a eu lieu le 24 mai 1958.

En 1959, l'avion est transféré au centre de recherches d'Ames de la NASA. Les pilotes d'essai de la NASA constatent rapidement que l’appareil est trop sous-motorisé et ses moteurs d'origine sont alors remplacés par les modèles General Electric J85-GE-5 plus puissants (11,92 kN chacun) afin d'augmenter les marges de poussée pour le vol stationnaire, ceci courant été 1960 (devenant la version X-14A avec l'immatriculation N234NA). Ce changement de motorisation engendre des modifications au niveau du système de contrôle par réaction (jet d'air comprimé) en vol stationnaire.
La NASA installe également le système de commande à stabilité variable VSCAS (Variable Stability and Control Augmentation System) qui nécessite l’installation de buses à air comprimé supplémentaires dans les ailes et le fuselage. Un ordinateur analogique pilote un ensemble de buses à air comprimé parallèlement aux buses contrôlées manuellement par le pilote. Suite à ces modifications, la masse du X-14A passe de 1406 kg à 1800 kg.
Selon certaines personnes, cet appareil pourrait être un simulateur utile, bien qu'il ne puisse pas simuler les effets d'une gravité réduite. Son système de contrôle par réaction est assez variable et peut reproduire une grande variété de caractéristiques de contrôle qui sont directement applicables au vol lunaire. Etant similaire à celui élaboré pour le futur module lunaire, il est alors utilisé pour l’entraînement à l'alunissage des astronautes. Ces simulations d'approches finales sont effectuées au début de 1964, mais sans les caractéristiques de gravité lunaire. Elles sont en fin de compte d'une utilité limitée.
Neil Armstrong ne pilotera qu'une seule fois le X-14A, le 25 mars 1964, afin d'évaluer ses caractéristiques de contrôle en vol vertical, représentatives de l'atterrisseur lunaire Apollo lors de la descente finale jusqu'à l'atterrissage sur la Lune.